Festival international du cinéma arabe (FIOFA) : Des courts métrages évoquant l'amour, la solitude et la mélancolie

08/10/2024 mis à jour: 00:05
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Le public oranais était au rendez-vous lors des projections à l'occasion du festival du film arabe - Photo : D. R.

Where have you been et Alone is better, respectivement du cinéaste jordanien Ahmed Qota et de l'irakien Majmaddin Rekar, traitent, avec des styles cependant bien différents l'un de l'autre, la question de la solitude.

Dimanche dernier, ce sont cinq courts métrages qui ont été projetés à la cinémathèque d'Oran. Celui qui a vraisemblablement reçu les faveurs du public (nombreux en cette séance de 14h) est We are in need of cosmic help du cinéaste égyptien Ahmed Emad. Une histoire sans dialogue, ne durant pas plus d'une poignée de minutes où on voit un couple, qui a tout l'air de s'être disputé, se rabibocher de nouveau par l'intermédiaire…d'un moustique ! Allant d'une oreille à une autre, cette petite bestiole (conçue cinématographiquement en 3D) malmène le sommeil des deux antagonistes qui finissent par attraper un fou rire.

Cela n'empêche pas la femme de gifler son partenaire bien que cette mandale n'avait autre but que d'écraser l'insecte, qui a pris ses quartiers sur la joue de son amoureux. Les autres courts métrages, cependant, sont loin d'avoir cette légèreté. Le libanais Manity  d'Ibrahim Housem évoque un après-midi de tension entre un père et son fils (âgé de 11ans) quand ce dernier, alors qu'il devait tirer sur un moineau dans une partie de chasse, le découvrant toujours en vie, décide de l'épargner.

Un fossé se créé entre l'enfant (interprété par Hadi Jibawwi) et son paternel (Jade Breid) tant ce dernier, conservateur et vieux-jeu, se refuse à l'idée que son fils Firas ait ce genre de sensibilité. Une tension que tente d'atténuer un troisième personnage (Charbel Kamel), l'ami du père, qui joue le rôle d'intermédiaire. Where have you been et Alone is better, respectivement du cinéaste jordanien Ahmed Qota et de l'Irakien Majmaddin Rekar traitent, avec des styles cependant bien différents l'un de l'autre, la question de la solitude.

Dans le court métrage jordanien, une sexagénaire, habitant seule dans un immeuble sans âme, s'éprend d'amitié avec un nouveau locataire, à la fleur de l'âge. Sans que ce ne soit dit, le spectateur comprend, à mesure qu'elle se lie d'amitié avec lui, qu'elle fait une sorte de transfert émotionnel, ce jeune homme devant remplacer dans sa vie, et malgré lui, l'enfant qu'elle n'a peut-être jamais eu, ou qu'elle a perdu.

Coups bas de la vie

Le film irakien se passe par contre en rase campagne, en un lieu isolé de tout et où un vieil homme, habitant dans ce qui s'apparente à une bicoque, n'a, pour toute compagnie, qu'un vieux poste qui égaye ses journées par l'émission de musique ou de bulletins d'information. De temps à autre, il contemple le portrait photographique, en noir et blanc, d'une femme que le bandeau noir, qu'on met en signe de deuil, indique qu'elle devait être décédée.

Un film d'une vingtaine de minutes qui suinte la solitude et la mélancolie tant le réalisateur a réussi à dépeindre la détresse d'un vieil homme qui n'attend rien de la vie, ou si peu. Enfin, le film de l'Omanais Haitham Sulaiman Water religion est le plus long de cette série de courts métrages (durant une trentaine de minutes) où les deux personnages, Issa et Zahra, amis d'enfances, sont marqués par les coups bas de la vie, l'un étant aveugle et l'autre handicapée moteur.

Une histoire qui évoque sous certains aspects, dans l'inconscient des spectateurs, cette célèbre image prise à Damas à la fin du XIXe siècle de Samir et Muhammed, l'un chrétien et l'autre musulman, l'un étant handicapé et l'autre aveugle, et qui s'entraident du mieux qu'ils peuvent pour avancer dans la vie. Malgré son handicap, Issa veut prendre le large (le film se passe en effet dans une ville portuaire et la mer et le bruit des vagues sont toujours en fond de toile) sur les traces de son défunt père. Cela dit, l'apparition Sabet, un vieil homme mystérieux fera précipiter les événements….

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