Festival international de l’inchad à Constantine : Une belle soirée d’ouverture à la tunisienne

03/04/2024 mis à jour: 10:03
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La troupe est composée d’une pléiade de voix féminines et masculines

Le festival international de l’Inchad à Constantine est parvenu à s’imposer comme un événement incontournable, mettant en valeur la richesse du chant mystique. Un constat révélé lors du coup d’envoi de la 10e édition donné par la troupe tunisienne «El Gobba», dans la soirée du lundi sur la scène du Théâtre régional de Constantine (TRC) Mohamed-Tahar Fergani. 

Le public présent en force à ce rendez-vous a été conquis par la magie de cet art ancestral qui continue de se réinventer et d’inspirer les nouvelles générations. 

L’assistance était sublimée et émerveillée par ce concert soufi par excellence. Tout le monde s’est laissé emporter par la musique et les danses incluses dans le spectacle animé par une trentaine de membres de la troupe habillés en costumes traditionnels et dirigés par le chef d’orchestre et chercheur en patrimoine, Ahmed Zaytouni. C’était une véritable ode de spiritualité, où le spectacle intitulé «Bisme Allah Kasadna El Gobba» s’est distingué par des mélodies à dimension patrimoniale maghrébine, extériorisant les points communs culturels entre l’Algérie et la Tunisie à travers le costume traditionnel et les styles musicaux proches du style «Aïssaoui». Un style de musique connu et répandu dans les deux pays. La troupe a su, méticuleusement et avec un savoir-faire académique et artistique, présenter un mélange de chants traditionnels et d’arrangements musicaux modernes. 
 

Ce spectacle s’est reposé sur un véritable travail de recherche dans la tradition mystique et spirituelle de l’Islam. La soirée s’est révélée une connexion, ou plutôt une œuvre interculturelle unique, associant héritage musical maghrébin et celui issu des autres cultures. Cela en préservant la spécificité de ce genre musical. D’ailleurs ce travail, selon Ahmed Zaytouni, est le fruit de longues années de recherche scientifique qui se sont étalées entre 2016 et 2021.

 La recherche a été lancée dans les secrets et les rouages des différents types de la musique soufie, commençant par le style Moussaoui, Ahmadi et Karzazi en Algérie. C’est à partir de l’Algérie qu’a germé cette idée de recherche, avant de parcourir d’autres régions, afin de permettre au public de voyager dans cette sphère mystique. 

Effectivement, la troupe, composée d’une pléiade de jeunes voix féminines et masculines, a réussi à capter les présents pendant deux heures avec un bouquet artistique exceptionnel, dont 50% des chants sont de nouvelles productions et le reste concernait des reprises de chansons de l’héritage maghrébin, notamment tunisien. La cérémonie d’ouverture a également été l’occasion pour rendre hommage à de grandes figures de l’Inchad décédées et qui ont marqué de leur empreinte la musique engagée.

 Il s’agit de Chérif Kortbi d’Algérie, Hassan Haffar de Syrie, Ismail Çoşar de Turquie et Saïd Hafid d’Égypte. Le choix de ces artistes n’est pas fortuit. Ils ont tous contribué à l’essor du Madih et de l’Inchad, et certains d’entre eux ont même participé à des éditions précédentes du festival.  Notons que l’évènement, qui a pour thème cette année «Hâte-toi vers le paradis», se veut résolument engagé et solidaire avec la Palestine.

 Le représentant du ministère de la Culture, Tidjani Tama, a souligné que l’Inchad est un élément important de la lutte pour la justice et la paix et que cette édition est une occasion de réaffirmer le soutien de l’Algérie au peuple palestinien. Le commissaire du festival, Abdelali Louahouah, a déclaré que la Palestine sera à l’honneur tout au long de l’événement, avec notamment une soirée spéciale dédiée à Ghaza avec la participation du chanteur palestinien Hatem Khairi. 

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