Quelque 500 cinéastes, dénoncent des ingérences de l’industrie sur leur travail artistique, «au nom de la rentabilité», dans une déclaration publiée mardi.
Réunis par la Société des réalisateurs de films (SRF), gardienne du cinéma d’auteur, ces artistes s’alarment dans ce texte publié le jour de l’ouverture du Festival de Cannes que «la diversité et la vitalité (du cinéma soit) de plus en plus affaiblies par certaines pratiques qui contreviennent aux principes fondamentaux du droit d’auteur et à la liberté de création». Ils citent notamment «des scénarios modifiés, des collaborateurs artistiques et castings imposés, des films modifiés au montage par les diffuseurs, des choix de musique prescrits.
Ces pratiques, au nom de la rentabilité, représentent immanquablement une forme de censure qui altère tout processus de création», estiment-ils. «Elles remettent en question la liberté d’expérimentation et aboutissent à invisibiliser l’auteur, en se rapprochant dangereusement de la notion de copyright qui prévaut sur le marché américain. Dans la tradition juridique américaine, contrairement à l’Europe, le réalisateur n’a pas le dernier mot et peut perdre la main sur la destinée de son œuvre.
En conséquence, les signataires réclament que la version finale du scénario, le titre du film, la version finale du montage ou encore les génériques ne puissent être modifiés sans l’accord de l’artiste. Parmi les signataires figurent également Costa Gavras, Kev Adams, Jacques Audiard, Claire Denis, Nicole Garcia ou encore Alice Winocour. La question du respect des droits des différents acteurs de la chaîne de création des films est brûlante, comme en témoigne la grève des scénaristes qui paralyse Hollywood actuellement.