Avec seulement 16 millions de m3 d’eau cumulés au barrage d’Aïn Dalia, la principale source d’alimentation du chef-lieu, Souk Ahras se prépare à subir une saison éprouvante entre la mi-août et tout le mois de septembre.
La norme pour ledit ouvrage étant de 45 millions de m3 pour une capacité globale de plus de 70 millions de m3, le risque d’une période sèche est fortement ressenti par les responsables du secteur des ressources en eau dans cette wilaya. L’heure n’est ni à l’affolement ni à l’optimisme béat, mais plutôt aux mesures préventives et au travail de sensibilisation auprès de toutes les parties concernées par la gestion des eaux pour les six mois prochains, les consommateurs inclus.
Selon la Direction des ressources en eau (DRE), les dernières pluies n’ont pas produit l’effet escompté.
Salah Aouadi, cadre du secteur chargé du dossier a plaidé en faveur de la diversification des ressources et de la mise en œuvre de programmes à court, moyen et long termes afin de sécuriser la wilaya en matière d’alimentation en eau potable. «Quand la wilaya subit une telle austérité, nos pensées vont généralement vers les nappes phréatiques, dont celle de Taoura qui alimente une importante partie de la ville de Souk Ahras où le besoin est le plus ressenti.
Nous devons savoir à ce titre que la wilaya œuvre depuis le programme de l’année 2018 pour l’exploitation des eaux souterraines. Nous comptons 40 forages dans différentes communes, dont 30 ouvrages opérationnels», a-t-il indiqué.
Il a expliqué à El Watan la volonté du secteur à aller vers une étude d’un schéma global des potentialités de la wilaya pour prévenir les aléas des périodes sèches. Dans ses perspectives, ladite direction préconise le renforcement des recherches d’autres sources et les forages, entre autres moyens d’assurer une maitrise de l’exploitation pour les prochaines années.
Il a cité, à titre illustratif, la zone prometteuse de Oued Laghnem dans la commune de Lakhdara d’une capacité de 50 millions m3.
À Sédrata où le problème est aussi posé avec la même acuité, le recours à la station de déminéralisation d’Oued Charef d’une capacité de 44 millions m3 pour un débit quotidien de 8000 m3 est cité comme une solution salutaire pour la deuxième daira de Souk Ahras et les communes limitrophes. Sauf que la station n’est pas encore au stade de la performance pour relever le défi.
Bouacha Benouareth, le directeur de wilaya des ressources en eau défend le même principe et estime que la gestion de l’eau repose sur le bon fonctionnement de tous les volets notamment la quête des nouvelles sources, la réalisation des projets dans les délais impartis, la maitrise de la distribution et la lutte contre certains fléaux à l’instar des fuites d’eau. «L’Algérienne des eaux a procédé à la réparation de 102 fuites et nous veillons à l’élimination des points noirs où des défaillances du réseau ont été enregistrées par notre secteur.
Aussi une enveloppe de plus de 15 milliards de centimes a été prévue pour la réhabilitation des ouvrages à travers la wilaya», a-t-il déclaré lors d’une récente réunion tenue à la salle Tahri Miloud.
De son côté, le wali de Souk Ahras a mis l’accent sur la communication des chiffres réels des taux de réalisation et des besoins de la population, le respect des normes techniques dans les forages et l’équité dans la distribution de l’eau entre agglomérations. «On ne peut, sous aucun prétexte, communiquer de fausses informations sous peine d’induire en erreur les responsables au sujet des besoins de la wilaya en matière d’eau, et aucune disparité entre régions ne doit être ressentie par les citoyens d’une même circonscription», a-t-il insisté.
Ce dernier s’est adressé par la même occasion à l’ADE pour signifier à ses gestionnaires l’importance que revêt le secteur par rapport aux citoyens.