La Fédération algérienne de football (FAF) et la Ligue de football professionnel (LFP) ont démontré, une fois de plus, l’étendue de leur méconnaissance des règles élémentaires qui siéent à la nature de leurs missions, plus particulièrement celles qui ont un lien avec l’histoire de leur instance respective que des hommes (dirigeants, entraîneurs et joueurs) ont écrite et ont participé à l’écriture des plus belles histoires qui nourrissent le passé, le présent et l’avenir du football algérien.
Honte à ces deux instances du football national d’avoir zappé le décès d’un ancien international, en l’occurrence Djillali Abdi, une icône de l’USM Bel Abbès, qui a porté à 7 reprises le maillot de l’équipe nationale à la fin des années 1960, qui a participé aux éliminatoires et à la phase finale de la CAN 1968 en Ethiopie, qui a été une des figures emblématiques du football algérien entre 1965 et 1976, qui a remporté une coupe d’Algérie comme entraîneur à la tête de l’USMBA, c’était contre la JSK en 1991. C’était un footballeur que l’Algérie, d’Est à l’Ouest, du Nord au Sud, admirait pour son talent, son fair-play et sa loyauté.
Ce monument du football algérien s’est éteint mercredi à l’âge de 79 ans. Il n’a pas eu droit à une ligne dans la rubrique nécrologie de la Fédération et de la Ligue. C’est comme ça que la nouvelle Algérie du football honore ses fidèles et loyaux serviteurs. Sans les anciens footballeurs, la FAF et la LFP n’existeraient pas, elles ne rouleraient pas sur l’or, ne vendangeraient pas à ce point l’histoire et l’argent du football algérien.
Voilà ce qui arrive lorsqu’on livre le football aux parvenus. Quelle honte ! Heureusement que la Ligue amateur, avec à sa tête Ali Malek, a sauvé un peu la mise en publiant quelques lignes sur le décès de Djillali Abdi. La FAF et la LFP ont d’autres préoccupations, à savoir comment prolonger la présence de leurs hommes et leurs intérêts dans le football.
Les responsables des instances du football ne doivent jamais oublier que sans Djillali Abdi et ses semblables, ils ne seraient jamais arrivés où ils sont aujourd’hui. Le football algérien mérite mieux que ce hideux assemblage qui conduit l’attelage.