L’économie mondiale s’est montrée plus résiliente que prévu au premier semestre de 2023, mais les perspectives de croissance restent moroses, indique un nouveau rapport intermédiaire de septembre 2023 de l’Organisation de coopération et développement économiques (OCDE).
En 2024, prévoit le rapport, la croissance mondiale devrait être inférieure à celle observée en 2023, «compte tenu de la matérialisation progressive des effets des politiques monétaires et de la reprise plus faible que prévu enregistrée en Chine».
Un ralentissement plus marqué de l’activité en Chine freinerait davantage la croissance partout dans le monde, indique l’OCDE pour qui la croissance économique mondiale devrait se hisser à 3.0% en 2023, avant de refluer à 2.7% en 2024.
Une part disproportionnée de la croissance mondiale en 2023-24 devrait rester imputable à l’Asie, malgré la reprise plus faible que prévu observée en Chine, a-t-on signalé dans le rapport.
D’autre part, l’inflation globale a continué de reculer dans de nombreux pays «sous l’effet de la baisse des prix de l’énergie et des produits alimentaires au premier semestre de 2023», indique le rapport.En revanche, ajoute-t-il, l’inflation sous-jacente (c’est-à-dire hors composantes les plus volatiles, à savoir l’alimentation et l’énergie) n’a pas sensiblement reflué.
Elle reste nettement supérieure aux objectifs fixés par les banques centrales. «L’un des principaux risques est que l’inflation s’avère de nouveau plus persistante qu’anticipé, ce qui obligerait les banques centrales à relever encore les taux d’intérêt ou à les maintenir à un niveau élevé pendant une période plus longue», a alerté le rapport.
Par ailleurs, le rapport de l’OCDE souligne que les effets du resserrement des politiques monétaires se matérialisent progressivement dans les économies.
«Sur fond de hausse rapide des taux directeurs, les taux d’intérêt des nouveaux prêts aux entreprises et des nouveaux prêts hypothécaires ont augmenté. Bien qu’elle soit douloureuse pour les ménages et les entreprises, la hausse des coûts d’emprunt, qui vise à freiner la demande, constitue un canal classique de transmission des effets de la politique monétaire», a-t-on tenu à expliquer.
Enfin, l’OCDE recommande aux pouvoirs publics de mener des politiques monétaires restrictives pour lutter contre l’inflation, élaborer et mettre en œuvre des plans budgétaires à moyen terme crédibles qui tiennent compte des besoins futurs croissants en matière de dépenses et enfin assouplir les restrictions aux échanges qui stimuleraient la productivité et la croissance.