L’Institut français d’Alger accueillera le 31 août, à partir de 17h, le vernissage de la très attendue exposition collective «Wasla».
Une exposition imposante, qui se déroulera dans les locaux de l’Institut français d’Alger, qui a, rappelons-le, fait l’objet d’un programme de rénovation, qui a duré plusieurs mois. L’exposition en question «Wasla» n’est autre que la résultante d’un voyage entre trois villes algériennes, à savoir Marseille, Alger et Ghardaïa grâce au travail du collectif.
Dans un communiqué, les organisateurs de l’exposition indiquent que l’exposition «Wasla» وصلة : Marseille-Alger-Ghardaïa» est le résultat de trois résidences à Marseille, Alger et Ghardaïa. C’est une version augmentée de l’exposition عبور présentée à Marseille en 2023. Depuis 2019, le collectif Suspended spaces travaille sur l’idée de traverser, en préparant un déplacement imaginé, documenté, pour lequel ont été cherchés des relais, des récits, des témoins.
«En 2021, depuis Marseille, des lignes ont été tendues vers l’architecture de Ghardaïa qui a inspiré les modernes. Aux portes du Sahara algérien, la région de Ghardaïa constitue un patrimoine historique et culturel qui résiste aux lectures habituelles, à la fois déterminé par la rigidité de la tradition et des normes sociales et confronté aux questions les plus urgentes du monde actuel écologique, économiques, politiques.
Elle a constitué un horizon vers lequel tourner nos regards.» En 2022, le collectif s’est rendu par bateau à Alger pour une résidence de deux semaines avec un court séjour dans la vallée du M’zab. A Alger, où se lit une histoire stratifiée, les échanges, rencontres, visites, ont nourri et prolongé les recherches et les expériences sensibles de chacune.
Un rendu d’expérience
En 2024, une nouvelle résidence a réuni artistes et chercheur·es à Ghardaïa. Ainsi, ces derniers livreront leur expérience à travers entre autres des notes de recherche, des photos, des croquis, des entretiens, des performances sonores ainsi que des projets immersifs.
Wasla, c’est justement ce qui «nous relie, des traits d’union que nous avons cherchés entre les trois villes traversées, mais aussi entre les participantes à la résidence».
Le collectif est constitué de 25 membres, dont Kader Attia, Mehdi Azzouz, Aya Bennacer, Adila Bennedjaï Zou, Jean-Claude Chianale, Alessia de Biase, Marcel Dinahet, Angela Ferreira, Camila Fialho, Maïder Fortuné, Mounir Gouri,Valérie Jouve, Jan Kopp, Mourad Krinah, Daniel Lê, Elisabeth Leuvrey, Amina Menia, Françoise Parfait, Lydia Saïdi, Stéphane Thidet, Samir Toumi, Eric Valette, Camille Varenne, Liess Vergès et Christophe Viar.
L’artiste algérienne est originaire dela ville de Batna en Algérie. Après avoir décroché un bac technique, suivi d’une licence en littérature française à l’ENS de Constantine, elle est aujourd’hui, professeur de français au lycée. En 2019, l’autodidacte décide de s’adonner à sa passion de toujours, celle des arts plastiques. Au fil du temps et de la maîtrise, elle finit par imposer son propre style artistique.
Sa peinture est porteuse de message avec une vision de soi. Aya Bennacer est aussi musicienne, chanteuse, sculptrice et conceptrice de bijoux. Pour sa part, Amina Menia, qui vit et travaille à Alger, est une artiste plasticienne avec une pratique multimédia qui varie les techniques et les supports (installations in-situ, photographies, vidéo…). Son travail est une forme d’archéologie urbaine aux croisements de l’histoire, de la mémoire des lieux et du langage architectural.
Programmes de résidence
Elle s’intéresse également à l’espace public et à sa réappropriation par le geste artistique. Parmi ses œuvres, Extra Muros (2005), Chrysanthèmes (2009), Un album de famille bien particulier (2012), Enclosed (2013), Lost qibla (2017), Foot de Libération Nationale (2020).
Les œuvres d’Amina Menia ont été exposées dans plusieurs musées, galeries, et centres d’art à l’internationale, dont le Centre Pompidou à Paris, le New Museum de New York, le Museum of African Design de Johannesburg, le Musée d’art contemporain de Marseille, le Royal Hibernian Academy de Dublin.
Elle a également pris part aux prestigieuses Triennales de Brugges (Belgique) et de Folkestone (Grande-Bretagne) ainsi qu’aux Biennales de Sharjah et de Dakar. Ses œuvres ont fait l’objet de nombreuses collections publiques. Jan Kopp est un artiste visuel allemand, vivant en France.
Après ses études à l’Ecole nationale supérieure des beaux-arts de Paris, dont il sort diplômer en 1996, Jan Kopp devient l’assistant des artistes Jochen Gerz et Esther Shalev-Gerz. En 1997 il confonde la galerie associative Glassbox à Paris, un des premiers lieux d’exposition auto-gérés par de jeunes artistes. Jan Kopp a suivi par la suite divers programmes de résidence en France et à l’étranger.
Camille Varenne est artiste-vidéaste. Elle vit entre Clermont-Ferrand et Ouagadougou. Au Burkina Faso, elle travaille notamment à l’Institut Imagine, centre de formation cinématographique et avec le Fespaco (Festival panafricain de cinéma et d’audiovisuel) de Ouagadougou.
Elle a soutenu son diplôme supérieur de recherche en art en 2018 à l’Ecole supérieure d’art de Clermont Métropole où elle est maintenant chercheuse associée au groupe de recherche «Figures de transition». Ses films ont été notamment montrés au FID émergents, au Salon de Montrouge 2019, à la 69e édition de Jeune Création (2020), à la Fabrique Pola de Bordeaux (2016), au Cinéma Olympia de Bélem (Brésil) et au Creux de l’Enfer de Thiers (2015).