Exposition «Regards croisés Mostaganem» à Alger : Douze photographes capturent des scènes de vie dans la ville des Mimosas

16/05/2024 mis à jour: 06:20
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Expo Regards croisés Mosta - Photo : D. R.

L’exposition de photographies «Regards croisés Mostaganem» est ouverte au public à la galerie Mohamed Racim, à l’avenue Pasteur à Alger, du 15 mai au 6 juin prochain.

L’exposition, organisée par la Délégation de l’Union européenne en Algérie (DUE), rassemble 120 œuvres réalisées par douze photographes. Il s’agit d’Abderahim Salhi, Rachid Ayadi, Sihem Salhi, Sid Ahmed Benkhalifa, Lalia Rayane, Mokhtar Kadda Benbey, Mehdi Boucif, Noussaiba Merah, Salem Dahmani, Rania Lardjane, Safaa Djoher Belghazali et Salaheddine Mesli. «Cette exposition est le résultat d’une résidence pour photographes organisée à Mostaganem du 1er au 9 mars 2024.

C’est la quatrième résidence que nous organisons depuis 2011, après celles d’Alger, Constantine et Bou Saâda. Douze photographes algériens ont été sélectionnés, encadrés par trois mentors européens», a précisé Thomas Eckert, ambassadeur de l’Union européenne en Algérie, lors d’une conférence de presse, organisée à la galerie Racim, mardi 14 mai 2024. Les trois mentors sont Anna Bedynska (Pologne), Gabriela De Giacomo (Italie) et Vincen Beeckman (Belgique).

Le groupe a travaillé sous la direction artistique de Nora Zaïr, venue d’Oran. «Les photographes se sont réunis, ont travaillé ensemble pour réaliser ces œuvres. Des photos ont été rassemblées dans un livre d’art (de 163 pages). Je trouve que les photos représentent toute la richesse visuelle, culturelle et géographique de la ville de Mostaganem, la mer, la terre, les gens, les animaux, les poissons...

L’héritage culturel et la modernité y sont représentés. Je suis particulièrement touché par la manière avec laquelle les photographes ont capté des personnages (dans la rue). Il y a de la poésie aussi dans ces photos, certaines réalisées en noir et blanc», a souligné Thomas Eckert.

12 photographes choisis parmi 500 candidats

«Douze photographes ont été choisis parmi 500 candidats pour cette résidence. Ils nous invitent à travers l’exposition et le livre d’art à voyager à Mostaganem, à découvrir la culture et le patrimoine matériel et immatériel de la ville. Ce voyage est fait à travers leur vision. Il s’agit donc de regards de douze photographes croisés dans ce travail. Rien ne leur a été imposé.

Nous avons invité les photographes à découvrir la ville eux-mêmes. Il s’agissait de capter la ville selon leurs émotions et leurs propres visions. C’était libre et ouvert», a soutenu, pour sa part, Nora Zaïr. Elle a expliqué que les trois mentors européens ont encadré les douze photographes dans l’éditing de leurs travaux. «Cette diversité culturelle et cette fusion de regards étaient d’une grande richesse pour nous.

La photo sert aussi d’archiver et de documenter. Nous avons eu la chance de prendre les dernières images du quartier populaire de la Salamandre avant les travaux de rénovation de la promenade en bord de mer. Nous avons donc documenté ce qu’ était la salamandre avant le début de ce chantier», a ajouté Nora Zaïr.

Elle a souhaité que la résidence de photographie qu’organise la Délégation de l’Union européenne en Algérie devienne une tradition. «C’est la première fois que je me rends en Algérie, un pays très accueillant. J’ai trouvé chouette que les gens nous arrêtent dans la rue pour nous parler. Vous pouvez parler pendant des heures.

En Algérie, contrairement à beaucoup d’autres pays, les gens ne sont pas du tout gênés d’être photographiés. C’est une surprise pour moi. Les Algériens sont accueillants aussi bien dans la parole que dans l’image. C’était intéressant pour moi de découvrir cette culture algérienne de l’image», a confié, de son côté, Vincen Beeckman.

Terre d’or

Anna Bedynska a appelé à utiliser «le langage» de la photographie pour parler et faire la promotion de la culture. Gabriela De Giacomo, qui vient de Milan et qui visite l’Algérie pour la première fois, s’est dite impressionnée par la passion des douze photographes algériens pour le 3e art. «J’ai constaté que les Algériens ressemblaient beaucoup aux italiens», a-t-elle confié.

La jeune Rania Lardjane a donné le titre Terre d’or à ses œuvres traversées de couleur jaune-ocre-or. «A Mostaganem, j’ai constaté que la couleur or était dominante dans la ville. Cette couleur n’est pas visible à Montréal où j’habite actuellement. Alger, c’est plutôt blanc et bleu, pas beaucoup d’or. J’ai trouvé qu’il y a beaucoup de spiritualité aussi à Mostaganem.

A la résidence, j’ai appris à faire des séries de photos sur le même thème. J’ai rencontré des gens merveilleux, comme âami Moulay qui m’a raconté l’histoire de la ville», a confié Rania Lardjane. Salah-eddine Mesli a, lui, choisi de capter des moments au marché aux bestiaux d’Ain Tedles et de Bouguirat. «J’ai discuté avec les moualines (revendeurs de moutons).

Les hommes se prêtaient avec sourire aux photos, ils m’invitaient à prendre du café avec eux. J’ai essayé de capter les moments de négociations entre vendeurs et acheteurs. J’ai fait une autre série sur la rue en insistant sur les ombres. Les gens nous ont bien accueilli. La résidence était pour nous une bonne expérience. J’ai eu le plaisir de rencontrer d’autres photographes.

Nous avons vu d’autres visions, d’autres manières d’approcher la photo, notamment celles d’encadreurs venus de trois pays différents. Anna Bedynska nous a parlé de storytelling, Gabriela De Giacomo de photos de mode et d’esthétisme et Vincen Beeckman sur les projets photos et la manière de les exposer, de les publier un livre», a souligné Salah-eddine Mesli qui est natif d’Aïn Témouchent. 

 

 

 

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