La galerie Mohamed Racim accueille, jusqu’au 24 juillet, une remarquable et imposante exposition de peinture intitulée «Trésors de la peinture orientaliste».
Cette exposition est initiée par le collectionneur d’art algérien Sadek Messikh. Ce dernier a acquis durant, une quarantaine d’années, des chefs-d’œuvre signés par quelques grands noms de la peinture orientaliste des XIXe et XXe siècles.
L’exposition en question «Trésors de la peinture orientaliste» regroupe 87 œuvres aux encadrements, la plupart d’époque. On y retrouve entre autres des huiles sur toile «La dernière bataille de Jugurtha» par L. F. Antoni, signé et daté 1930, Skikda, la place, la gare et le port par Josè Ortega, vers 1930, «le Café maure à Constantine» par Roger Marius Debat, «Campement aux environs de Biskra» de Maurice Bompard ou encore «Danseuses au clair de lune» d’Eugène Deshayes. L’ensemble des œuvres exposées sont accompagnés d’un texte biographique de l’artiste exposant. Cette exposition de peinture se targue de mettre en exergue le patrimoine algérien dans toute sa splendeur et sa diversité.
Ainsi, des artistes peintres et des plasticiens de nationalités européennes ont séjourné en Algérie ou ont fait une escale dans différentes wilayas de l’Algérie. Armés de leurs chevalets et de leurs palettes, ils ont immortalisé des séquences de vie et des lieux à couper le souffle mais révolus à jamais.
Psychologue de formation, Sadek Messikh nous confie que sa collection personnelle, il l’a acquise au fil des années, en Algérie, auprès de certaines galeries d’art, de brocanteurs, d’antiquaires et de particuliers. Il y a aussi une partie des œuvres qu’il a achetées à l’étranger dont il a rapatrié en Algérie. Ce passionné d’antiquités et de vieux documents a commencé à se passionner à l’art à l’âge de 16 ans. «J’ai commencé, affirme t-il, à m’intéresser à l’art par amour à mon pays. J’ai voulu récupérer ces chefs-d’œuvre.
Pour moi, l’art représente des tableaux, des photos anciennes, des aquarelles ou encore des gravures. J’ai d’ailleurs, publié un beau livre de référence intitulé ‘L ’Algérie des premiers photographes. Il s’agit d’un échantillon significatif qui invite plus d’un à un voyage sur les pas de ces premiers photographes, à la rencontre de l’Algérie de la fin du XIXe siècle.»
Ainsi dans un premier temps, Sadel Messikh s’est servi de ses photos pour éditer un livre sur Alger. A côté de cela, il y avait sa collection personnelle de tableaux qui décorait son appartement à Alger et sa maison familiale à Skikda. Ce qui lui reste, aujourd’hui, ce ne sont pas moins de 130 tableaux, sans compter les gravures, les aquarelles qui sont conservés dans des cartons. «J’ai beaucoup de choses qui ne sont pas encadrés parce que je n’ai pas assez de place pour les exposer», confesse-t-il modestement.
Notre interlocuteur estime que certaines œuvres méritent d’être exposées dans des musées algériens de référence, à l’image du Musée national des beaux-arts d’Alger. Sous le sceau de la confidence, il révèle qu’il s’est déplacé au niveau du Musée des beaux-arts d’Alger pour s’entretenir avec sa directrice. On lui a signifié que cette dernière était souffrante. «J’espère que la directrice pourra faire un saut d’ici la fin de mon exposition. Il y a quelques tableaux qui mériteraient d’être accrochés aux cimaises de ce musée», argue-t-il. Concernant les prix de ces chefs-d’œuvre, ils sont proposés à des prix abordables, c’est du moins ce que souligne le collectionneur. L
a fourchette est comprise entre 100 mille dinars et 600 mille dinars. Il y a, tout de même, trois ou quatre tableaux dont le prix ne dépasse pas les 4 millions de dinars.
Sadek Messikh atteste que sa collection reste de qualité à laquelle il y tient beaucoup, mais à un certain moment de la vie, c’est bien que les œuvres changent de main. «Beaucoup de gens comme les collectionneurs décident de vendre leurs collections pour passer à autre chose peut-être. Il y a quatre ou cinq tableaux que j’aimerai bien qu’il termine dans un musée.
C’est mon vœu le plus cher, mais je ne peux pas rien faire de mon côté. J’espère que les pouvoirs publics s’intéresseront à cette collection. Je pense que c’est une question de préservation du patrimoine. Que les amoureux de l’art puissent en profiter. Je n’ai pas les moyens de les offrir, car je ne suis pas suffisamment riche. Je suis un petit retraité. Je dois avouer que certaines œuvres, je les ai achetées assez cher. J’espère que les choses iront dans le bon sens», conclut-il. En somme, «Trésors de la peinture orientaliste» mérite le détour avant le 24 juillet à la galerie Mohamed Racim, à Alger.
Les potentiels intéressés ne seront pas déçus. Ils découvriront un mélange des plus agréables d’huiles sur toile, sur panneau et sur carton, revenant sur notre histoire millénaire.