Exposition au Musée national de l’Enluminure, de la Miniature et de la Calligraphie : Zoom sur les lieux de savoir des «Khizanates»

31/05/2023 mis à jour: 16:01
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Le Musée national de l’enluminure, de la miniature et de la calligraphie abrite, jusqu’au 17 juin prochain, une magnifique exposition intitulée «Khizanates : les réserves des manuscrits».

Le Musée national de l’enluminure, de la miniature et de la calligraphie  abrite, jusqu’au 17 juin prochain, une  magnifique exposition intitulée «Khizanates : les réserves des manuscrits».

Cette exposition est organisée dans le cadre de la célébration du mois du patrimoine, placée, cette année 2023, sous le  slogan «Le patrimoine culturel algérien et ses prolongements africains».

Les organisateurs soulignent que les  khizanates, ou réserves de manuscrits, ont joué un rôle crucial dans la préservation et la transmission du savoir dans toute l’Afrique pendant des siècles. Ces bibliothèques traditionnelles ont été les gardiennes de la connaissance et ont contribué à la création des bibliothèques actuelles en préservant des textes rares et importants qui auraient été perdus autrement. 

L’exposition en question comprend une collection de manuscrits rares, provenant de khizanates du Sahara, de la Bibliothèque nationale et du Centre national des manuscrits d’Adrar. Les visiteurs ont également l’opportunité de découvrir l’histoire et l’importance de ces bibliothèques traditionnelles, ainsi que leur contribution à la culture et à l’histoire de l’Afrique. Ainsi, c’est au niveau du premier étage du magnifique palais Mustapha Pacha - constituant une richesse architecturale exceptionnelle - que la collection en question se donne à voir à travers trois salles. 

Le visiteur est convié à découvrir des manuscrits anciens, exhumés de nombreuses bibliothèques traditionnelles ainsi que des outils spécifiques pour la conservation de ces précieuses archives. On retrouve, entre autres, des matériaux organiques, constitués de parchemins (peaux de mouton, de veau ou de chèvre), du papier chiffon (lin, chanvre ou coton, aux longues fibres de cellulose très résistantes) ou encore des ficelles. Tel un voyage initiatique, aidés en cela par des panneaux d’orientations et explicatifs à la fois, plus d’un est à même d’en savoir un peu plus sur certaines disciplines pointues dont, entre autres, l’agriculture et l’irrigation, la science et la mécanique, la physiognomonie, les textes juridiques, la littérature et la traduction, la médecine, l’astronomie, la théologie ainsi que les manuscrits évoquant l’œuvre du Prophète Mohammed (QSSSL). 

Mieux encore, un espace est réservé aux anciens manuscrits militaires, mettant l’accent sur des études portant sur la fabrication et le développement des armes. Un ensemble de styles calligraphiques de l’écriture arabe est aussi à l’honneur à travers des panneaux grandeur nature. On y découvre la calligraphie maghrébine,  arabe et l’enluminure. On apprend que Les khizanates sont considérées comme les premières bibliothèques abritant des manuscrits et des livres. Elles ont, d’ailleurs, joué  un rôle important dans la copie, la compilation et la conservation à travers les siècles. 

Elles se déclinent sous la forme d’un musée et un centre culturel, ayant accueilli la vie et les cultures des peuples. Il est expliqué que les origines de la Bibliothèque nationale  remontent à la première entité, fondée à Dar Mustapha Pacha, dans La Casbah d’Alger, par le conservateur français BerBurgger en 1863, où il a rassemblé environ 800 manuscrits, provenant des différentes khizanates d’Algérie, y compris les manuscrits les plus rares et les plus  célèbres. 

En 1958, la bibliothèque fut transférée à la rue Frantz-Fanon. Ce n’est qu’en 1986 qu’il a été décidé de construire une Bibliothèque nationale. Elle fut inaugurée le 1er novembre 1994 dans le quartier du Hamma à Alger. 

La Bibliothèque nationale s’est attelée à développer la section et à collecter des manuscrits des bibliothèques publiques et privées, comptant 3868 volumes de manuscrits en arabe, en turc, et en persan, datant des périodes médiévales. Preuve en est, on recense un fragment du Saint Coran, écrit en calligraphie arabe kufique sur du papier parchemin.
Au niveau des khizanates du Sahara,  plusieurs manuscrits renseignent sur les systèmes d’irrigation et d’agriculture oasiennes. 

Ces manuscrits  abordent les techniques agraires perpétuées par nos ancêtres. Il est important de souligner que cette exposition consacrée aux khizanates met, également, en évidence la cartographie des khizanates d’Afrique ainsi que les conditions de conservation, de restauration et de numérisation des manuscrits. 

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