Il est évident qu’il devient inconcevable, voire impossible, pour un ancien joueur de haut niveau, ayant brandi la très convoitée LDC africaine et la Supercoupe d’Afrique des clubs en tant que capitaine d’équipe et participé au Mondial des clubs (2014) de vivre dans un environnement footballistique où les intérêts personnels et les visions étroites et maladroites ont tout faussé.
Farid Mellouli fait partie de cette catégorie d’hommes. Pour les jeunes qui n’ont pas eu la chance de voir à l’œuvre ce défenseur intraitable, Farid Mellouli n’a quitté la sphère de l’élite de ceux qui tapent dans une balle sur un terrain de football qu’à la fin de l’année 2019 et cela, en dépit des offres alléchantes qui lui sont parvenues de plusieurs clubs (NC Magra, RC Relizane et JSM Béjaïa et même du club tunisien de Monastir). Pour ceux qui ont oublié Farid Mellouli, il est né en 1984 à Sétif. Ce longiligne libéro de charme ayant accompli toute sa (riche) carrière chez le doyen des clubs sétifiens, l’USM Sétif.
En effet, de la catégorie école jusqu’en seniors, Farid a tout appris chez ce club réputé pour la qualité de la formation, tant technique que morale, qu’il prodigue aux jeunes. C’est en disputant la fameuse et non moins historique finale de la Coupe d’Algérie en 2005 avec l’USM Sétif face à l’ASO Chlef (0-1) que l’aventure a réellement commencé pour ce footballeur aux qualités techniques et athlétiques avérées.
Ayant attiré les regards des grands dirigeants de l’époque des autres clubs, c’est à l’OM Ruisseau, sous la présidence du défunt Saddek Attia, qu’il décida de porter ses couleurs, alors en Nationale II, en 2005. Il accéda par la suite dans le palier supérieur. Il y resta jusqu’e 2008. Il fait un crochet chez le MCEE (2008/2010). Il joua à l’ASO trois saisons d’affilée (2010-2013), en remportant, au passage, le titre du 1er championnat professionnel avec comme driver Meziane Ighil. C’est à cette période-là que Mellouli a commencé à cumuler de l’expérience africaine en disputant la LDC africaine avec l’ASO. Avec ce potentiel, le retour à Sétif devenait inévitable.
Et c’est l’Entente qui en profite. Car les saisons sportives 2013-2015 allaient être bénéfiques et même prolifiques. Jugez-en : l’année 2014 a consacré l’ESS au sommet du football africain en remportant la (très convoitée) Champion’s league africaine, avec sa nouvelle version, de haute lutte avec son capitaine courage, l’exemplaire Farid Mellouli. A la fin de cette même année, il a participé au Mondial des clubs. L’année 2015 portait également en elle les suites de la moisson du couronnement matérialisées par ce trophée de la Supercoupe d’Afrique des clubs face justement au club du siècle, le National Ahly du Caire.
Et sur le plan local, le titre de champion national incontesté. L’heure de changer d’air a sonné pour Mellouli. C’est en Arabie saoudite, chez Al-Qadsiah club qu’il a atterri.
De ce passage, il en profite pour nouer de solides relations sportives avec l’environnement local. L’année 2016, c’est au CSC qu’il signe sa licence. L’année d’après, un autre retour chez lui à Sétif pour porter fièrement les couleurs des Noir et Blanc de l’Entente. Même s’il fut blessé, il a gagné le titre de champion national et perdu la (controversée) finale de Coupe d’Algérie face au CRB. Un détour du côté de Biskra chez l’USB en 2017.
L’année d’après, contacté par des amis à El Eulma, il retourne au MCEE accompagné de ses anciens coéquipiers, Mourad Delhoum et Abdelmalik Ziaya. Le MCEE, en Nationale II, était en position de potentiel relégable. Babia fut sauvé d’une relégation certaine. Fatigué par tant de sacrifices et de blessures répétées, Mellouli décida de mettre fin à une grande carrière de footballeur. Aguerri et expérimenté, l’homme qui dirigeait magistralement ses coéquipiers sur le terrain comme capitaine d’équipe fut sollicité par des dirigeants de l’Entente de Sétif pour les aider à encadrer les jeunes de la cuvée de l’année 2019. Il était le directeur sportif. Ce qui fut fait avec engagement et haute maîtrise.
C’était beaucoup plus un acte de bravoure de Mellouli, car il n’avait jamais perçu le moindre centime des caisses de l’ESS. Même sa voiture était au service du club de jour. Pour lui, l’Entente, par sa fabuleuse histoire contemporaine, méritait plus et mieux que ça. Il avait à ses côtés de jeunes dirigeants qui voulaient redonner à l’ESS ses lettres de noblesse avec surtout de la rigueur, du bon sens et de la justesse.
Dommage qu’il fut contraint d’abandonner ce qu’il faisait et accomplissait avec conscience, sens du devoir de mémoire et de réciprocité pour ce qu’il a eu comme titres et gloire en défendant les couleurs de ce grand club mondialiste, l’Entente de Sétif.
Ayant toujours gardé intactes ses réflexes de guide sportif avéré et voulant être proche des rectangles en étant conscient du progrès énorme que réalise le football moderne, Farid Mellouli se forme et se documente sans cesse partout où il trouve un moyen didactique local ou à distance. Il est détenteur du diplôme d’entraineur CAF B. Il attend seulement sa chance pour aller chercher cette licence de CAF A.
Actuellement, Il est un consultant, attiré et vénéré par la qualité de ses interventions judicieuses et analyses pertinentes sur les plateaux de la TV nationale. Farid Mellouli, ayant joué au plus haut niveau, remporté des titres locaux et continentaux de premier plan, managé l’un des clubs nationaux les plus titrés, avec en plus du recul, un carnet d’adresse fourni, de relations dans le monde du football et ce statut de consultant, mérite que l’on tire profit de cet énorme potentiel pour lancer un véritable projet de professionnalisation sportive que ce soit en club ou en sélection. A bon entendeur.