Le public restreint du Petit théâtre de l’Office Riadh El Feth (OREF) a été embarqué, près de 110 minutes durant, dans une belle randonnée onirique proposée par Mohamed Rouane et ses musiciens, Said Gaoua au rythme et à la percussion, Djawad Nimour au banjo et l’époustouflant Sharif Rouane au piano.Entre autres pièces rendues Variation modale sur raml el maya, El Djazair El Awras, Douar Nahouna, Extrait de Taqassim orientaux, Rimel, N’çraf krissi, Solitude, Dawar Mineur, Bouliriya Nomade et Variation modale sur Sehli. Evoquant l’amour de la patrie et la fierté d’appartenir à l’Algérie, Mohamed Rouane a enchanté l’assistance avec le fameux El Hamdou li Allah ma b’kach istiâmar fi bladna d’El Hadj M’Hamed El Anka (1907-1978), rendu dans une parfaite maîtrise technique de l’instrument. Celui surnommé «Le poète de la mandole blanche» a invité Arezki Cherifi, un autre chanteur chaâbi promis à une grande et belle carrière. Doté d’une grande créativité, le chanteur a interprété avec une voix présente et étoffée Zahra, un chef d’œuvre musical de sa composition dédiée à la grandeur de l’Algérie. Autre invité de marque et non des moindres, le chanteur et artiste peintre, élève d’El Anka, H’Cissen Saadi, qui a entonné Lahmam elli rabbitou m’cha âliya, sous les applaudissements et les youyous du public. De leur côté, les musiciens ont donné, dans un bel élan de virtuosité, libre court à leurs passions, Sharif Rouane notamment, qui a brillamment réussi à donner la coloration jazz au concert. Savourant tous les moments du spectacle, le public a longtemps applaudi les artistes, les demandant en rappel, à l’issue de leur remarquable prestation. Né en 1968 à Alger Mohamed Rouane est plus connu pour ses performances en flamenco, jazz et musique du monde, un mélange des genres qui lui a permis de trouver sa voie et créer son propre style qu’il a baptisé Casbah Jazz. Comptant déjà à son actif quatre albums Rêve (2004), Rayon de soleil (2006), Heureux dans la tristesse (2007) et Nulle part (2008), Mohamed Rouane œuvre à la promotion et à la sauvegarde de la musique algérienne et de la mandole, à travers des contenus authentiques habillés de formes modernes.