La Roumanie, aux avant-postes de l’Otan depuis l’invasion russe de l’Ukraine, a signé hier un accord avec les Etats-Unis en vue d’un prêt de 920 millions de dollars (environ 820 millions d’euros) pour muscler ses capacités militaires, selon l’AFP.
Le pays d’Europe orientale, frontalier de l’Ukraine et bordé par la mer Noire, a acquis une importance stratégique accrue dans le contexte de la guerre. Ce prêt, contracté sur une période de 12 ans à des conditions favorables, doit permettre à Bucarest de «remplir ses engagements de membre de l’Otan et de prévenir une possible attaque contre la Roumanie», a expliqué le gouvernement.
A l’occasion de la cérémonie de signature, l’ambassadrice américaine, Kathleen Kavalec, a qualifié ce prêt de symbole de «notre engagement commun à garantir paix, stabilité et sécurité dans la région».
La Roumanie va utiliser une partie de l’argent pour créer un centre de production de munitions de calibres 120 à 155 mm équipant les canons des chars américains Abrams, a précisé le ministre de l’Economie, Radu Oprea. «Nous serons la seule structure de fabrication en Europe et de là, nous exporterons dans toute l’Europe et au-delà», s’est-il félicité. Bucarest renforce ainsi sa coopération avec Washington, qui a plus tôt en septembre approuvé la vente d’avions de combat furtifs F-35 au pays, un contrat évalué à 7,2 milliards de dollars.
Le gouvernement roumain est aussi en discussion avec les Etats-Unis et d’autres alliés pour obtenir un système de défense antimissile similaire ou équivalent au Patriot, alors qu’il a accepté d’envoyer le sien à Kiev. La Roumanie, qui a découvert à plusieurs reprises sur son territoire des débris de drones russes visant l’Ukraine voisine, s’est engagée à moderniser sa défense et dit vouloir porter son budget à 2,5% du produit intérieur brut (PIB). Un objectif qu’elle n’a pas réussi à atteindre l’an dernier (1,6% du PIB, selon les chiffres de l’Otan).
Elle dispose sur son territoire, avec l’aide de pays alliés, d’un pôle régional d’entraînement de pilotes de chasseurs F-16, destinés notamment aux militaires ukrainiens. Plus de 5000 soldats de l’Otan y sont par ailleurs déployés, soit le plus gros contingent de forces de l’Alliance atlantique sur le flanc sud-est de l’Europe.