Euro-2024 : L’Espagne dans la douleur mais à l’unisson

07/07/2024 mis à jour: 01:15
AFP
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Olmo auteur du premier but conduit l’Espagne en demi-finale - Photo : D. R.

Qualifiée dans la douleur pour les demi-finales de l’Euro-2024 aux dépens de l’Allemagne en prolongations (2-1), l’Espagne s’en est remise à ses remplaçants Dani Olmo et Mikel Merino, symboles de la qualité et de l’unité de son collectif.

C’est comme un mot d’ordre au sein de la sélection espagnole depuis le début de la compétition: chaque fois qu’un joueur se présente devant la presse, il refuse pratiquement de parler de lui-même et insiste sur «l’unité» d’un groupe soudé, une «famille» au potentiel immense.

Au lendemain de cette victoire, qualifiée de «mémorable» par le quotidien Marca, et «d’historique» par son concurrent AS, acquise alors que la Roja semblait au bord de craquer, difficile d’imaginer un changement de ligne. Car, l’Espagne, acculée dans sa moitié de terrain en fin de deuxième période et en prolongations par une Allemagne bien plus conquérante, a démontré qu’elle n’était pas seulement séduisante offensivement, mais qu’elle savait aussi souffrir ensemble.

Le fait que le succès espagnol vienne de deux remplaçants, Dani Olmo, buteur et passeur décisif pour Mikel Merino à la 119e minute, symbolise à la fois les ressources dont dispose le sélectionneur Luis De la Fuente et cette prime au collectif, perceptible sur le terrain.

Questionné sur sa part de responsabilité dans cette victoire, le technicien espagnol a insisté sur «la qualité de ce groupe» en expliquant que son seul «mérite» était de «bien connaître» ses joueurs, dont il a accompagné l’éclosion d’une partie d’entre eux chez les espoirs. Mais c’est sûrement aussi de leur accorder une confiance aveugle, conscient de ce que chacun peut apporter.

«L’effet De la Fuente»

Un aspect bien cerné par la presse ibérique, qui parle déjà «d’effet De la Fuente». «Ce que je veux, c’est être apprécié par mes joueurs. C’est mon test quotidien. C’est ce qui me préoccupe. Je ne me soucie pas de ce que les gens pensent à l’extérieur. Je m’inquiéterais si les joueurs ne me soutenaient pas.

Je vais mourir pour eux comme ils meurent pour moi», a déclaré De la Fuente après le match. Interrogé sur les absences en demi-finale de Dani Carvajal, exclu à la 126e minute, et Robin Le Normand, suspendus, ainsi que Pedri, forfait pour la suite de la compétition après son entorse au genou gauche, l’ex-défenseur de l’Athletic Bilbao s’est dit «tranquille». «J’ai 26 joueurs de haut niveau et qui sont compétitifs pour ces matches-là. Si l’un est absent, un autre jouera. Ce groupe a des qualités humaines et footballistiques exceptionnelles. Je sais qu’ils ne me décevront pas», a-t-il assuré.

Devoir faire sans trois de ses titulaires pour affronter une équipe aussi solide que la France est néanmoins un gros coup dur pour De la Fuente, dont la formule pour l’instant gagnante entre tranquillité et exigence subira un test de très haut niveau face à la rigueur tactique de Didier Deschamps.

En Espagne, les médias sont plutôt confiants. «En jouant au football, personne ne peut nous battre», titre Marca dans une chronique, saluant la force mentale des Espagnols. L’autre quotidien sportif AS se méfie en revanche de l’équipe de France, un adversaire contre qui «il va falloir souffrir» et qui «ne divertit pas, mais gagne».

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