Il y aura déjà un air de finale à Gelsenkirchen jeudi (21h) entre l’Italie, championne d’Europe en titre, et l’Espagne : pour le moment, il s’agit de finir en tête du groupe B, en attendant beaucoup mieux, plus tard lors de cet Euro-2024. C’est désormais un rendez-vous obligé sur la scène européenne : après 2008, 2012, 2016 et 2021, la Nazionale et la Roja vont croiser le fer pour la cinquième édition consécutive d’un Championnat d’Europe.
En 2012, lors de l’Euro polono-ukrainien, les deux sélections s’étaient même affrontées deux fois : un nul (1-1) en phase de groupes, avant une démonstration d’Andres Iniesta, Xavi et Xabi Alonso en finale (4-0). Il y a fort à parier que les deux équipes signeraient d’emblée pour se retrouver en finale le 14 juillet à Berlin : elles sont toutes deux en reconstruction et se posent encore bien des questions. Même si elle est championne d’Europe en titre, l’Italie se cherche encore avec un nouveau sélectionneur, Luciano Spalletti, arrivé en septembre dernier, et un effectif rajeuni, en quête d’un buteur patenté. La Nazionale n’a pas participé aux deux dernières éditions de la Coupe du monde et a péniblement arraché son billet pour l’Euro allemand. Mais elle s’est sortie, malgré un but concédé après seulement 23 secondes de jeu, sans mal du piège albanais (2-1) pour son entrée en matière. Depuis son troisième sacre européen en 2012, l’Espagne a perdu un à un les membres de sa génération dorée et a régressé dans la hiérarchie mondiale. Elle n’a plus dépassé les 8es de finale d’un rendez-vous majeur, à l’exception du dernier Euro où elle a chuté en demi-finales face... à l’Italie (1-1, 4 tab à 2).
Bilan historique : dos à dos
Mais la Roja, revigorée par les Pedri, Yamal et Rodri, a fait forte impression lors de son premier match en surclassant la Croatie (3-0). Le vainqueur de ce duel aura déjà son billet en poche pour les 8es de finale si l’autre rencontre qui se dispute mercredi (15h) à Hambourg entre la Croatie et l’Albanie se solde par un nul. Entre deux équipes au style de jeu bien différent avec une Roja joueuse et une Italie tout en contrôle, mais quasiment au même stade de leur développement, l’impact physique pourrait faire la différence. «On va aller sur le terrain avec la volonté de se battre sur tous les ballons, c’est ce que veut notre sélectionneur, des joueurs qui n’ont pas peur du défi physique», a prévenu l’attaquant de la Juventus Federico Chiesa. «Sur le plan des individualités, il ne faut pas se le cacher, l’Espagne nous est supérieure, a noté son coéquipier Davide Frattesi. Il faudra qu’on fasse bloc tous ensemble, qu’on développe cet état d’esprit italien, combattif, solidaire».
C’est précisément cet état d’esprit que redoute Martin Zubimendi : «J’ai souvent joué contre des joueurs italiens, ils possèdent ce caractère de compétiteurs», a noté le milieu de la Real Sociedad. «Et dans le jeu, c’est une bonne équipe, très efficace dans les deux surfaces, très versatile», a-t-il prévenu. «Cela va être un match très dur, très physique, a estimé de son côté le gardien Unai Simon. L’Italie a des joueurs d’expérience comme Jorginho qui sont très importants». Les statistiques historiques illustrent l’âpreté de ce duel : au bilan de leurs précédentes 40 confrontations, l’Italie et l’Espagne sont, en effet, quasiment dos à dos avec 13 victoires pour la Roja, onze pour la Nazionale, 16 nuls, 46 buts marqués par l’Espagne, 45 par l’Italie !