La bataille contre l’inflation est loin d’être gagnée aux Etats-Unis, malgré le fort ralentissement observé en décembre, et les données de janvier, qui doivent être publiées mardi, pourraient en partie témoigner d’une nouvelle accélération. Une hausse des prix de 0,4% entre décembre et janvier est attendue selon l’indice CPI, qui fait référence et sur lequel sont indexées les retraites, anticipe le consensus de MarketWatch. Après le recul des prix entre novembre et décembre, à hauteur de 0,1%, il s’agirait de la première accélération depuis le mois de septembre. Les responsables ? «Le rebond des prix de l’essence, la poursuite des augmentations rapides des loyers et une hausse modeste des prix des véhicules d’occasion - contrastant avec les fortes baisses récentes», selon Ian Shepherdson, chef économiste pour Pantheon Macroeconomics. Cette réaccélération attendue est plutôt vue comme une turbulence passagère. Car la tendance au ralentissement devrait se poursuivre sur un an, pour le septième mois d’affilée. La hausse attendue par rapport à janvier 2022 est de 6,2%, contre 6,5% entre décembre 2021 et décembre 2022. La Banque centrale américaine (Fed) est à la manoeuvre pour juguler l’inflation. Son président Jerome Powell a récemment prévenu que le processus de «désinflation a commencé», mais que la route s’annonce «longue, voire cahoteuse». Cela nécessitera sans doute de nouveaux relèvements du taux directeur de la Fed, qui pousseront en retour les banques commerciales à octroyer des taux plus élevés pour les prêts, qu’ils soient immobiliers, automobiles ou encore à la consommation, décourageant ainsi les ménages d’acheter. Un processus qui devrait in fine réduire la pression sur les prix. Ryan Sweet, économiste pour Oxford Economics, appelle à ne pas tirer trop de conclusions des données d’un seul mois, ce qui reviendrait selon lui à «faire une montagne d’une fourmilière», alors que «les données du CPI peuvent être un peu volatiles». Il précise que «le consensus tend à dire» que l’inflation annuelle «a culminé en 2022» et ralentit désormais. Mais cette tendance peut cacher des variations mensuelles. Après avoir été privés pendant la pandémie de restaurants, de bars et d’événements sportifs, les Américains ont désormais particulièrement envie d’en profiter. L’inflation des services devrait donc rester élevée.