Cette pause s’inscrit dans un processus plus large de réévaluation des opérations américaines vis-à-vis de la Russie, et sa durée n’est pas clairement définie.
Les États-Unis ne considèrent plus la Russie comme une cybermenace pour leur sécurité nationale, marquant un revirement après des années de mesures de protection contre les cyberattaques russes. Pete Hegseth a ordonné une pause dans toutes les cyberopérations américaines contre la Russie, y compris les actions offensives.
L’administration Trump aurait ainsi demandé à la Cybersecurity and Infrastructure Security Agency (CISA) de cesser de surveiller les cyberactivités russes. Cette décision s’inscrit dans une réévaluation plus large de la politique américaine envers Moscou, avant même la récente rencontre entre Donald Trump et Volodymyr Zelensky.
Le Pentagone n’a pas commenté cette évolution, insistant sur la nécessité de préserver la sécurité opérationnelle. Toutefois, un incident récent renforce l’idée d’un changement stratégique. Lors d’une réunion des Nations Unies sur la cybersécurité, une responsable du département d’État américain a mentionné la Chine et l’Iran comme des menaces sans évoquer la Russie.
Ce repositionnement s’inscrit dans un rapprochement entre Washington et Moscou autour de la guerre en Ukraine. Après avoir soutenu Kiev, l’administration Trump semble désormais vouloir pousser l’Ukraine à accepter un cessez-le-feu, au grand bénéfice de la Russie. Pourtant, les services de renseignement américains avaient récemment accusé la Russie de cyberattaques contre des infrastructures américaines et de tentatives d’ingérence électorale.
Ce virage contraste avec la politique menée par Donald Trump lors de son premier mandat, période durant laquelle les cyberopérations contre la Russie avaient été intensifiées. Les États-Unis avaient notamment cherché à infiltrer le réseau électrique russe.
Les Européens, une fois de plus écartés des décisions américaines, ont réagi avec incompréhension. Jean-Noël Barrot, ministre français des Affaires étrangères, a rappelé que l’Europe restait sous la menace constante des cyberattaques russes et qu’elle privilégiait la pression plutôt que le dialogue avec Vladimir Poutine.
Donald Trump, quant à lui, justifie cette réorientation en estimant que les États-Unis devraient se concentrer sur d’autres menaces, notamment l’immigration clandestine. Interrogé sur ce changement de cap, le conseiller à la sécurité nationale Mike Waltz a nié toute suspension des opérations cyber contre la Russie, affirmant que plusieurs leviers restaient à l’étude pour mettre fin à la guerre en Ukraine.