Cette aide «n’est pas alignée sur les intérêts américains et, dans de nombreux cas, est contraire aux valeurs américaines», justifie le décret signé par le président américain, de retour à la Maison-Blanche depuis lundi.
Parmi les nombreuses décisions prises par Donald Trump le lundi 20 janvier, le président américain a choisi de suspendre temporairement l’aide au développement des États-Unis pour une durée de 90 jours. Cette mesure vise à évaluer l’efficacité des programmes existants et leur alignement avec les priorités de la politique étrangère américaine.
Dans le texte accompagnant cette décision, il est expliqué que l’aide internationale actuelle ne correspond pas toujours aux intérêts des États-Unis et peut même, dans certains cas, aller à l’encontre des valeurs américaines. Selon le décret, certaines de ces aides auraient contribué à des tensions et des déséquilibres dans des régions du monde, au lieu de favoriser la stabilité. En conséquence, toute aide future devra impérativement refléter les orientations fixées par le président.
Le décret stipule également que les responsables des différents départements et agences devront suspendre immédiatement les nouveaux engagements financiers ainsi que les paiements en cours liés aux programmes de développement international. Ces suspensions concerneront les aides versées aux pays étrangers, aux ONG, aux organisations internationales et aux entreprises collaborant avec ces programmes, le temps que des examens approfondis soient menés dans les trois mois à venir. Toutefois, des exceptions pourront être faites au cas par cas, si une évaluation justifie la poursuite de certains programmes sous leur forme actuelle ou modifiée, avec l’approbation conjointe du Secrétaire d’État et du Directeur du Bureau de la gestion et du budget (OMB).
Cette annonce reste vague quant aux détails des financements concernés. Aucun pays, programme spécifique ou secteur n’a été explicitement cité, laissant planer des incertitudes sur les types d’aides qui pourraient être suspendus, qu’il s’agisse de santé, d’humanitaire ou d’environnement. En 2023, l’aide étrangère américaine représentait un budget total de 68 milliards de dollars, réparti entre des initiatives économiques, humanitaires, sanitaires ou pro-démocratiques, selon les chiffres de l’USAID. L’Ukraine, Israël, la Jordanie, l’Égypte et l’Afghanistan figuraient parmi les principaux bénéficiaires.
Cette mesure s’inscrit dans la ligne politique de Donald Trump, qui prône depuis longtemps une réduction des engagements internationaux jugés non essentiels. Dès son arrivée au pouvoir en 2017, il avait proposé une diminution significative des budgets alloués à la diplomatie et à l’aide internationale, une initiative rejetée par le Congrès. En 2018, il déclarait devant l’Assemblée générale des Nations unies que l’aide étrangère américaine devait être réservée aux pays considérés comme des alliés et des partenaires respectueux des États-Unis.
Le secrétaire d’État Marc Rubio, lors d’une audition récente devant le Sénat, a résumé cette approche en insistant sur trois critères d’évaluation pour chaque dépense ou programme : renforcer la sécurité, accroître la puissance et améliorer la prospérité des États-Unis.