Le milliardaire de 78 ans, friand de mise en scène grandiose, sera servi ce mardi pour cet événement prévu à 21h00 locales (02h00 en Algérie ce mercredi) au Capitole de Washington.
Donald Trump prononce ce mardi son premier discours de politique générale face au Congrès, un événement qu’il promet « grand » sur son réseau Truth Social. À 78 ans, le président américain compte marquer les esprits avec une mise en scène soignée, entrant sous les applaudissements dans l’hémicycle du Capitole, sous le regard du président de la Chambre des représentants, Mike Johnson, et du vice-président JD Vance. Son conseiller Stephen Miller le décrit comme « le plus grand orateur que nous ayons jamais eu dans le Bureau ovale », insistant sur la portée historique de son mandat.
Ce discours intervient alors que Donald Trump cherche à renforcer son pouvoir comme rarement dans l’histoire récente des États-Unis, au point d’inquiéter de nombreux experts sur une possible dérive autoritaire. Devant un Congrès dominé par son parti, il mettra en avant ses réussites économiques et exposera ses ambitions en matière de politique étrangère. Selon Fox News, il évoquera notamment ses projets pour la « paix dans le monde » et réaffirmera son intention de dominer l’appareil d’État, en réduisant l’influence des contre-pouvoirs traditionnels comme le Parlement et les tribunaux.
Depuis son retour à la Maison-Blanche, Donald Trump a multiplié les décrets, parfois contestés en justice pour excès de pouvoir. Il a également confié à Elon Musk un rôle influent dans la gestion du budget fédéral, un domaine normalement réservé au pouvoir législatif. Le milliardaire, patron de Tesla, SpaceX et X, serait d’ailleurs invité à assister au discours de ce soir. Parallèlement, le président américain s’est rapproché du Kremlin et a durci son attitude envers les alliés traditionnels des États-Unis. Ses déclarations sur l’Ukraine seront particulièrement attendues après une confrontation publique avec Volodymyr Zelensky et la récente suspension de l’aide militaire américaine à Kiev.
Dans un article publié par la revue Foreign Affairs, les politologues Steven Levitsky et Lucan Way alertent sur un glissement vers un régime « autoritaire concurrentiel », où les institutions démocratiques subsistent mais sont affaiblies. Selon eux, les États-Unis ne tomberont pas dans une dictature classique avec des élections fictives et une répression brutale de l’opposition. Ils redoutent plutôt un système où le parti au pouvoir manipule les règles à son avantage, faussant ainsi le jeu démocratique.