Est de la République démocratique du Congo : Poursuite des combats au lendemain du sommet avorté à Luanda

17/12/2024 mis à jour: 11:38
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Les affrontements ont repris hier matin «dans les collines situées entre Matembe et la localité voisine de Vutsorovya»

Des combats se poursuivent hier dans l’est de la République démocratique du Congo(RDC) entre les rebelles du M23, soutenus par le Rwanda, et l’armée congolaise, rapporte l’AFP. 

Selon des sources militaire et locale, l’armée congolaise a perdu le contrôle de Matembe, localité de la province du Nord-Kivu située sur l’axe conduisant à l’important carrefour commercial de Butembo. La veille, de violents affrontements ont déjà opposé les Forces armées congolaises (FARDC) au Mouvement du 23 mars (M23) à Matembe, à environ 150 km au nord de la capitale provinciale Goma. 


Les affrontements ont repris hier matin «dans les collines situées entre Matembe et la localité voisine de Vutsorovya», selon John Mahangaiko, porte-parole d’une des milices pro-Kinshasa présentes dans la région. Une source militaire congolaise a confirmé de son côté que les FARDC ont dû se «replier». 

Ces combats interviennent au lendemain de l’échec à Luanda (Angola) du sommet de paix entre la RDC et le Rwanda. En effet, les présidents congolais, Félix Tshisekedi, et rwandais, Paul Kagame, devaient se rencontrer. 

Un accord «pour le rétablissement de la paix et de la stabilité dans l’est de la RDC» devait être posé sur la table. Cependant, la présidence angolaise a annoncé à la presse que «contrairement aux attentes, le sommet n’aura plus lieu aujourd’hui». Félix Tshisekedi était déjà à la présidence à Luanda. Paul Kagame ne s’y est jamais rendu, estimant, selon Kigali, que le sommet n’est «plus pertinent» après l’échec de la réunion ministérielle de samedi. Une demi-douzaine de cessez-le-feu et trêves ont déjà été décrétés puis violés dans l’est de la RDC. Un nouveau cessez-le-feu a été signé fin juillet. Il a déjà été mis à mal par au moins une offensive du M23 et des incidents réguliers au cours des dernières semaines entre rebelles et forces armées congolaises.

Discorde

Le M23, groupe armé soutenu par Kigali et son armée, s’est emparé depuis novembre 2021 de vastes pans de territoire dans l’est de la RDC riche en minerais. Goma, capitale de la province du Nord-Kivu qui compterait plus d’un million d’habitants et près d’un million de déplacés de guerre entassés dans des camps, est encerclée par les rebelles et des unités de l’armée rwandaise. Kinshasa, qui qualifie le M23 d’«ennemis de la République», ne prévoit de négocier qu’avec le Rwanda qui soutient les rebelles «et sans qui le M23 n’existerait pas». Fin novembre, la RDC et le Rwanda ont déjà approuvé un concept d’opérations (Conops) établissant, en théorie, le départ des soldats rwandais et la neutralisation par l’armée congolaise des FDLR en juste 90 jours. 

Les FDLR, groupe armé formé par d’anciens hauts responsables hutu du génocide des Tutsi au Rwanda en 1994, depuis réfugiés en RDC et qui combat le M23 tout comme une nébuleuse de milices pro-Kinshasa dans l’Est, constituent aux yeux de Kigali une menace permanente. Un premier «plan harmonisé» de sortie de crise daté d’août prévoit initialement la neutralisation des FDLR comme préalable au départ des soldats rwandais. Il a été rejeté par la RDC qui réclamait «la simultanéité des opérations». 

«Le Rwanda conditionne maintenant la signature d’un accord par un dialogue direct entre nous et le M23, ce qui n’a jamais été prévu depuis le début des discussions», a dénoncé dimanche une source gouvernementale congolaise. Selon Kigali, Kinshasa a toutefois donné son accord de principe, mais dans le cadre d’une autre initiative de résolution de crise sous médiation kényane, centrée sur la question des groupes armés présents dans l’est de la RDC. La RDC réfute cette information. 
 

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