Les chefs d’Etat de la Communauté de l’Afrique de l’Est (EAC) ont appelé à un cessez-le-feu «immédiat» dans l’est de la République démocratique du Congo où les rebelles du M23 (Mouvement du 23 mars) ont lancé des offensives majeures dans deux territoires de la province du Nord-Kivu, frontalière avec le Rwanda et l’Ouganda. Réunis dans la capitale burundaise, Bujumbura, les présidents Yoweri Museveni de l’Ouganda, Paul Kagame du Rwanda, Samia Suluhu de la Tanzanie, Evariste Ndayishimiye du Burundi, Félix Tshisekedi de la RDC et le ministre des Affaires du Sud-Soudan, Deng Alor Kuol, ont signé une déclaration finale dans laquelle ils ont exigé un «cessez-le-feu immédiat et une intensification du dialogue». Le sommet de Bujumbura note que la situation sécuritaire dans l’est de la RDC «est une question régionale qui ne peut être réglée durablement que par un processus politique». Les présidents soulignent la «nécessité de renforcer le dialogue entre toutes les parties». Le sommet a également demandé un «retrait» des groupes armés étrangers et un déploiement «rapide» de toutes les troupes censées composer la force régionale contre les groupes armés. Seuls le Kenya et le Burundi ont déployé des centaines de soldats.
Depuis la mi-janvier, de violents combats opposent les militaires congolais aux rebelles du M23. Fin 2022, les rebelles s’étaient repliés, laissant des localités à la force régionale, mais le M23 a de nouveau lancé des offensives et s’est emparé de la cité de Kitshanga. Au cours des derniers jours, des dizaines de milliers de personnes ont été prises dans l’étau des violences armées dans les localités de Kitshanga (territoire de Masisi), Kishishe (territoire de Rutshuru) et leurs environs dans la province du Nord-Kivu, les obligeant à fuir leur domicile. «Les organisations humanitaires nationales et internationales sont fortement préoccupées par cette situation, notamment celle de centaines de personnes qui sont menacées par des individus armés et qui ont trouvé refuge dans et autour d’une base de la Monusco à Kitshanga», a déclaré samedi Bruno Lemarquis, Représentant spécial adjoint à la Mission des Nations unies pour la stabilisation en République démocratique du Congo (Monusco) et coordonnateur humanitaire résident en RDC.