Le chaud derby de l’Est du pays proposé par le calendrier du championnat national dans sa 15e journée, entre l’ESS et le CSC, a tenu toutes ses promesses. Malgré le déroulement du match avec des gradins affreusement vides, il y avait de l’intensité, du suspense, beaucoup d’émotion, de la sportivité et surtout trois buts.
La victoire est revenue à l’équipe qui en voulait terriblement sur le terrain. Dos au mur, les Sétifiens étaient plus motivés, même s’ils avaient accepté tacitement la démarche (suicidaire) de subir tout le poids d’un bon quart d’heure de la fin du match. Pourtant, le début de la partie était en faveur des visiteurs.
Durant les cinq premières minutes, pas moins de trois nettes occasions ont été vendangées par des attaquants clubistes qui n’en croyaient pas leurs yeux avec autant de flottement défensif côté sétif. C’était sur l’une d’elles (5’) que Miloud Rebiai (ex-Sétifien) qui, au prix d’un retourné bicyclette, bat Saidi en coin. Un scénario devenu habituel à Sétif. Après ce coup du sort, les coéquipiers du capitaine Chaabi ont commencé à sortir de leur camp en multipliant les permutations entre les attaquants. Cette démarche a été payante.
La défense du CSC fut à chaque fois dépassée par la rapidité de mouvement et d’exécution des attaquants de l’Entente. Car cinq minutes après, sur un centre, le défenseur central du CSC, Madani, touche de la main le ballon en pleine surface de réparation.
Le penalty sifflé fut transformé par le spécialiste maison, Lahmeri. Revigorés par une égalisation rapide et inespérée, les jeunes Sétifiens retrouvent leur verve en attaque et opèrent par des contres rapides et meurtriers. A la 29’, sur un coup franc des 25m des bois de Boussouf, Lahmeri, d’un tir flottant, met en difficulté le portier constantinois qui relâche le cuir, le défenseur Chikhi en position d’attaquant, arrivé de derrière et surgit.
Il réalise le break. Quel retournement de situation ! Les poulains d’Abdelkader Amrani étaient pris à la gorge devant autant de mobilité et de variation dans le jeu des Sétifiens.
A plusieurs reprises et situations de jeu, les Constantinois n’étaient pas loin de niveler la marque. Les Clubistes ont crié à l’injustice sur un toucher du ballon par un défenseur sétifien. L’arbitre ne bronche pas. En deuxième période, et après plusieurs changements de joueurs de part et d’autre, le score n’évoluera pas.
La domination fut constantinoise, mais stérile. L’Entente opérait par contres. Par ailleurs, pour le commun des observateurs des deux clubs, avant cette affiche ESS-CSC, beaucoup d’interrogations tournaient autour. Le coach du CSC Amrani avait recruté et préparé les joueurs actuels de l’ESS. Il a quitté l’ESS, à trois jours du début du championnat.
Après le passage à vide de l’Entente ces dernières semaines, des voies se sont élevées pour dénoncer l’indigence de l’effectif laissée par Amrani. Raison pour laquelle ces joueurs avaient à cœur de prouver à leur ancien entraineur qu’il avait vu juste en misant sur eux. C’était une question d’utilisation (juste) de joueurs. Sans plus.
Les joueurs de l’ESS ont attendu la venue de celui qui les a recrutés pour battre le club qu’il entraine actuellement. L’occasion pour eux de se rassurer en exprimant leur joie, sans aucun état d’âme. Voilà pourquoi, il y avait une folle ambiance dans le vestiaire de l’Entente, après le coup de sifflet final.