Espagne : Les députés peuvent s’exprimer en catalan, basque ou galicien au Parlement

20/09/2023 mis à jour: 19:43
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Photo : D. R.

Les députés espagnols peuvent utiliser, depuis hier, le catalan, le basque ou le galicien dans l’hémicycle, une revendication des indépendantistes catalans de Carles Puigdemont, rapporte l’AFP.

«C’est un jour historique (...) enfin, les droits des personnes parlant catalan vont être respectés ici», a déclaré devant la Chambre des députés, Miriam Nogueras, du parti indépendantiste de C. Puigdemont, Junts per Catalunya (Ensemble pour la Catalogne).De son côté, l’extrême droite a dénoncé une nouvelle concession du gouvernement aux indépendantistes catalans.

En signe de protestation, les députés de la formation ultranationaliste Vox ont quitté l’hémicycle durant l’intervention en galicien d’un député du parti socialiste de P. Sanchez et rendu les écouteurs leur permettant de suivre la traduction simultanée en castillan (espagnol). «Nous ne voulons pas être complices de cette rupture de notre coexistence», a déclaré Mme Maria José Millan, présidente du groupe parlementaire Vox, formation farouchement anti-indépendantiste opposée à l’organisation très décentralisée de l’Espagne.

Principale formation de droite, le Parti Populaire (PP) a, lui, exigé dès le début de la séance que ces langues ne puissent pas être utilisées, avant que le changement de règlement du Parlement ne soit formellement approuvé jeudi (Ndlr, demain).

Le parti de l’ancien président régional catalan, qui a fui en Belgique pour échapper aux poursuites judiciaires, a également exigé du gouvernement qu’il demande la reconnaissance du catalan, du basque et du galicien comme langues officielles de l’Union européenne (UE). Une demande débattue, hier, par les ministres européens des Affaires européennes qui ont soulevé des objections et réclamé plus de temps pour se prononcer.

Les voix des députés du parti de Carles Puigdemont seront indispensables à P. Sanchez pour être reconduit au pouvoir dans les prochaines semaines. Carles Puigdemont a notamment demandé, en échange, l’amnistie des indépendantistes poursuivis par la justice pour la tentative de sécession de 2017.

Les élections législatives du 23 juillet n’ont pas permis de dégager de majorité claire. Arrivé en tête, le leader conservateur Alberto Nunez Feijoo a été chargé par le roi Felipe VI de présenter sa candidature au poste de Premier ministre la semaine prochaine devant le Parlement mais il n’a, a priori, aucune chance de parvenir à rassembler une majorité.

Arrivé deuxième du scrutin, P. Sanchez,  aura ensuite deux mois pour présenter à son tour sa candidature. S’il ne parvient pas à être investi par le Parlement, de nouvelles élections devront être convoquées. 

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