La tension en Cisjordanie occupée a atteint de nouveaux sommets alors que les forces d’occupation israéliennes intensifient leurs opérations militaires dans la région.
En tout et pour tout, à Ghaza et en Cisjordanie, l’occupation israélienne a commis trois massacres qui ont fait 31 martyrs et 62 blessés au cours de la journée d’hier. Cela a commencé par un raid frappant un véhicule près de la ville de Qaffin, tuant cinq personnes.
Parmi les victimes figure Haitham Balidi, un haut responsable de la branche militaire du Hamas à Naplouse, selon des sources médicales citées par Al Jazeera. L’armée israélienne et le Service de sécurité intérieure d’Israël (Shin Bet) ont rapidement confirmé l’attaque, prétendant que les individus visés «se dirigeaient pour mener une attaque terroriste». Les corps des victimes ont été transportés à l’hôpital de Tulkarem, où le directeur a indiqué que ceux-ci étaient «brûlés et carbonisés au point d’être méconnaissables», à l’exception de Yaytham Nuriddin Bleidi, un jeune homme de 25 ans du camp de réfugiés de Tulkarem. Quelques heures après cette frappe, les forces israéliennes ont lancé un raid à grande échelle sur le camp de réfugiés de Tulkarem, qualifiant l’opération d’«activité antiterroriste». Des véhicules militaires israéliens, y compris des bulldozers, ont été aperçus dans les rues du camp, détruisant les infrastructures, y compris les routes et les habitations. Selon des témoins, des coups de feu sporadiques retentissaient alors que des combattants palestiniens continuaient de résister à l’intérieur du camp.
Ce raid fait partie d’une intensification des opérations militaires israéliennes en Cisjordanie, qui, selon des sources locales, atteignent désormais une moyenne de 40 incursions par jour. Cette escalade militaire coïncide avec une augmentation des arrestations : au moins 30 Palestiniens ont été arrêtés lors de ces raids depuis la veille, selon la Société des prisonniers palestiniens. Cela intervient alors que Benyamin Netanyahu, Premier ministre israélien, a annoncé que les dirigeants du Shin Bet et du Mossad se rendront bientôt en Egypte pour tenter de négocier un cessez-le-feu. Commentant cette annonce, Sami Abou Zouhri, haut responsable du Hamas, a déclaré que «(Benyamin) Netanyahu ne veut pas arrêter la guerre et utilise ces déclarations vides de sens pour dissimuler ses crimes et échapper à leurs conséquences». Le fait est que les espoirs de trêve semblent compromis. L’assassinat de Haniyeh, survenu mercredi dernier, pourrait bien compromettre les pourparlers en cours, selon plusieurs analystes.
Le Pentagone renforce son dispositif
Pis encore, les assassinats politiques et les intenses bombardements contre la population palestinienne font monter les tensions internationales d’un cran. Le Pentagone a annoncé un renforcement significatif de sa présence militaire dans la région, en réponse à la crainte de représailles iraniennes après l’assassinat du chef politique du Hamas, Ismaïl Haniyeh, à Téhéran. Le déploiement de chasseurs supplémentaires et de navires de guerre, notamment avec l’arrivée du porte-avions Theodore Roosevelt dans le détroit d’Hormuz, témoigne de l’angoisse croissante face à une possible escalade régionale.
Le ministre de la Défense, Lloyd Austin, a ordonné une révision du dispositif militaire américain pour intensifier le soutien à la défense d’Israël et préparer les Etats-Unis à diverses éventualités, y compris une escalade potentielle initiée par l’Iran et ses alliés. Le fait est, par ailleurs, qu’après le raid aérien israélien qui a frappé un immeuble à Beyrouth, tuant six personnes dont le chef militaire du Hezbollah, Fouad Chokr, l’Iran anticipe une riposte de la part du mouvement islamiste libanais. L’Iran a affirmé hier que son allié le Hezbollah devrait frapper Israël en «profondeur» et «ne pas se limiter aux cibles militaires», en réponse à l’assassinat du chef militaire du mouvement islamiste libanais mardi près de Beyrouth.
Dans un discours prononcé jeudi, Hassan Nasrallah, chef du Hezbollah, a promis de répondre à cette agression contre le bastion de son parti à Beyrouth, exacerbant les craintes d’une nouvelle flambée de violence au Proche-Orient. Le Hezbollah, allié du Hamas palestinien et soutenu par l’Iran, échange des tirs presque quotidiens avec l’armée israélienne le long de la frontière israélo-libanaise depuis le début de la guerre dans la bande de Ghaza, le 7 octobre. Amel Blidi
La Ligue arabe appelle à dénoncer «la maltraitance» des détenus palestiniens
Le secrétariat général de la Ligue arabe a lancé un appel aux médias arabes et internationaux, aux organisations arabes, régionales et internationales de défense des droits de l’homme pour dénoncer les violations de l’occupation sioniste contre les détenus palestiniens dans ses prisons. Dans un communiqué rendu public hier à l’occasion de la Journée internationale de solidarité avec les prisonniers et les détenus palestiniens, le secrétariat général de la Ligue arabe a indiqué que «les pratiques inhumaines de l’administration pénitentiaire sioniste à l’encontre des détenus palestiniens constituent une violation grave et flagrante des lois et des conventions internationales et de toutes les considérations humanitaires selon lesquelles les prisonniers et les détenus doivent être traités de manière à préserver leur dignité et leur droit à la vie». Affirmant que ces politiques répressives sont la conséquence directe de l’exclusion du peuple palestinien par l’entité sioniste sous le silence de la communauté internationale, le secrétariat général a souligné la nécessité d’une «intervention urgente de la communauté internationale et l’exercice de pressions sur l’occupant, afin qu’il cesse immédiatement ses crimes, et de révéler tous les camps de détention clandestins et de divulguer les noms de tous les Palestiniens détenus dans la bande de Ghaza, leur sort et leurs lieux de détention». Le 3 août est considéré comme la Journée nationale et internationale de solidarité avec les détenus Palestiniens. Lundi dernier, les forces nationales et islamiques palestiniennes ont appelé les Palestiniens à manifester massivement samedi, afin de réitérer leur solidarité avec leurs concitoyens et d’exhorter les institutions juridiques internationales à sanctionner l’occupant sioniste pour ses crimes.
10 morts dans une frappe sur un complexe scolaire
La Défense civile de Ghaza a annoncé hier qu’une frappe israélienne sur un complexe scolaire situé à Ghaza-ville avait fait dix morts et plusieurs blessés, l’armée indiquant que le complexe servait de «cachette aux terroristes du Hamas». Mahmoud Bassal, porte-parole de la Défense civile de Ghaza, a fait état dans un communiqué de «10 martyrs et plusieurs blessés à la suite d’un bombardement israélien sur l’école Hamama» à Ghaza-ville. Il a ajouté que le complexe abritait des personnes déplacées par la guerre dans la bande de Ghaza. De son côté, l’armée israélienne a indiqué avoir «frappé des terroristes opérant dans un centre de commandement et de contrôle du Hamas» qui par le passé était «connu sous le nom d’école Hamama, dans le nord de la bande de Ghaza». «C’est de là qu’ont été planifiées et menées diverses attaques terroristes contre les soldats israéliens. En outre, des armes du Hamas ont été fabriquées et stockées dans le complexe», a ajouté l’armée dans un communiqué. Le bilan de l’agression génocidaire sioniste contre la bande de Ghaza s’est alourdi à 39 550 martyrs et 91 280 blessés palestiniens depuis le 7 octobre 2023, ont indiqué hier les autorités palestiniennes de la Santé. D’après ces sources, au moins 70 Palestiniens sont tombés en martyrs au cours de ces dernières 48 heures dans une série de massacres sionistes dans l’enclave palestinienne. Un précédent bilan a fait état de 39 480 martyrs et 91 128 blessés. Les autorités palestiniennes de la santé ont indiqué qu’un certain nombre de victimes palestiniennes se trouvaient encore sous les décombres et sur les routes, et que les forces de l’occupation empêchaient les ambulances et les équipes de la Protection civile de leur porter secours. Depuis le 7 octobre 2023, l’armée sioniste mène une agression sauvage contre l’enclave palestinienne qui a entraîné des destructions massives d’infrastructures, en plus d’une catastrophe humanitaire sans précédent.