ES Sétif : Une rentrée des classes sans sponsor

27/08/2022 mis à jour: 01:05
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L’ESS prépare son déplacement à Biskra malgré l’absence de sponsor

Après avoir traversé non sans encombres les zones de turbulences, l’Aigle noir arrive à bon port avec d’innombrables brûlures. 

La grande frayeur d’une insoutenable saison estivale est gravée dans les mémoires du public sétifien. D’une rare puissance, l’ouragan n’a pu déraciner l’institution construite sur du solide. Grâce à la volonté farouche de ses amis venus à son secours au bon moment, le «bien collectif» est indétrônable. Mieux encore, les gardiens du temple arrivent non seulement à rafistoler la façade abîmée par les gratis d’anciens «copains» mais à renouveler toute la garde-robe. La mission n’a pas été une simple sinécure. Elle a le mérite de sauver l’Aigle noir d’un crash certain. 

Prédisant le pire, les oiseaux de mauvais augure n’en reviennent pas. Convalescent puisqu’il vient à peine de quitter les soins intensifs, l’Aigle noir débutera le nouveau périple d’un professionnalisme à deux centimes et deux collèges à Biskra. Pour cette rentrée des classes, l’ESS évoluera sans le moindre sponsor. Sachant que le contrat de son traditionnel sponsor, SCAEK (Société des ciments d’Aïn El Kebira) une filiale de GICA (Groupe des ciments d’Algérie) n’est toujours pas renouvelé. Même si le résultat est important car il sera comptabilisé en fin de parcours, le premier round s’apparente à un match de préparation pour les deux formations, en rodage.

Il est quasi impossible de retrouver les sensations, la forme optimale, le rendement au bout de quatre semaines de travail alors que les normes exigent un minimum de quarante-cinq jours de préparation ponctuée par au moins cinq à six rencontres amicales. Pour des problèmes connus de tous, l’USB et l’ESS sont loin des normes, exclusivité du premier collège. Avec une équation à plusieurs inconnues, il est prématuré de parler du volet technique, des forces et faiblesses des deux formations trahies par le nerf de la guerre. Cependant, l’Entente version Houssam Badri se présentera sans Djabou et Chabour (blessés). Atteint à la mâchoire lors du dernier match d’application, le transfuge du PAC est forfait pour au moins trois mois… 
 

Yettou et le Nigérian Godwin Chika, les renforts de dernière minute… 
 

En matière de recrutement, le club sétifien a été l’un plus des actifs cet été. Pour remplacer l’ancienne armada, Serrar – le recruteur en chef des Noir et Blanc – a enrôlé 19 nouveaux éléments. Il ne reste du dernier effectif que huit éléments (Djabou-Ziti-Dali-Brahimi-Hachoud-Kendouci, les deux gardiens à Ferahi et Bouhalfaya). N’ayant pas convaincu, l’attaquant Keita plie bagage, il est remplacé par le Nigérian Godwin Chika. Sur demande de Houssam Badri à la recherche d’un véritable taulier, l’ex-sociétaire du CSC Nassim Yettou est l’autre recrue de dernière minute. Avec les éléments précités, la liste des 27 joueurs est désormais bouclée. 
 

Serrar tire à boulets rouges 
 

A quelques encablures du coup de starter de la nouvelle saison, Abdelhakim Serrar, le président du conseil d’administration de la SSPA/ESS a animé jeudi au siège du club une conférence de presse : «Les gens qui ont signé l’acte de décès de l’ESS, notre bien collectif s’en mordent les doigts, se tordent de douleur. Les dinosaures tombent malades, mais ne périssent pas. Grâce à Dieu et l’appui des hommes, nous avons pu relever le défi et constituer en un temps record une équipe plus ou moins compétitive. Les grands amis de l’ESS ont mis à notre disposition 12 milliards de centimes pour que nous puissions régler les problèmes les plus épineux. Je tiens à saluer la position du président de la FAF, Djahid Zefizef, qui n’a pas lésiné sur les efforts. 

L’indéfectible soutien de la Fédération nous a permis d’obtenir la mainlevée de la FIFA, de régler la lourde ardoise de 330 000 dollars, et recruter deux étrangers. Je remercie en outre Toufik Kourichi qui a délivré une licence provisoire à Houssam Badri n’ayant pas ramené avec lui ses diplômes. Que nos détracteurs ayant tout fait pour nous dénigrer auprès de Houssam Badri se rassurent. Le staff technique vient de bénéficier d’une avance de quatre mois de salaire. Les joueurs recevront avant la rencontre ESS-RCA de la 2e journée entre deux et trois mois de salaire. L’opération touchera tous les éléments sans exception. 

La réparation de la machine ne veut nullement dire que les problèmes de l’Entente font désormais partie du passé. Non, c’est faux. L’Entente est en sursis. Si le club existe toujours, c’est grâce à l’appui des institutions de la République. La commune et la wilaya de Sétif en sont les soubassements. Serrar n’a jamais dit que le club peut se passer de l’aide et du soutien de l’Etat algérien. Donnez-moi le nom d’un seul club de la Ligue I fonctionnant sans la manne financière des entreprises publiques. Si 20 ou 30 000 dollars est une quantité insignifiante pour certains opérateurs économiques de Sétif trouvant le moyen de nous bloquer les comptes, pour l’ESS, un tel montant est une manne financière importante. Ils sont libres de ne pas aider l’ESS, il n’ont pas en revanche le droit de saboter le club, un bien collectif. 

Même si je n’ai aucune promesse de sponsor ou de parrainage, je garde espoir. Je suis persuadé que notre situation sera meilleure en septembre», fulmine l’ex-international mettant à profit une telle opportunité pour régler des comptes et clarifier certaines choses… 
 

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