Des équipements publics relevant du secteur de la jeunesse et des sports et certains biens communaux abandonnés ou en proie à des litiges devant les tribunaux ont été au programme de la visite du chef de l’exécutif, au niveau du chef-lieu de la wilaya de Tiaret.
Constatant l’ampleur d’une situation inextricable, Ali Bouguera a ordonné au DRAG présent sur les lieux d’ouvrir une enquête, voire de porter plainte en citant toutes les parties concernées par ces affaires liées à la gestion de biens publics abandonnés ou cédés dans des conditions opaques.
Au niveau de la piscine communale, au cœur de la ville de Tiaret, le chef de l’exécutif, après avoir constaté l’abandon de cette infrastructure de jeunesse et su que sa détention aux fins de régularisation par un locataire par des moyens subtils, a ordonné l’ouverture d’une enquête et l’affectation du bien à la direction de la jeunesse et des sports si d’aventure l’assemblée populaire communale daigne le concéder comme l’a fait l’APC de Rahouia au profit de l’OPOW. Adossée à cette piscine qui continue de faire jaser, le wali et sa délégation ont découvert avec stupeur qu’une grande salle des sports exploitée (sic) par un privé échappait, indûment, ou grâce à des complicités, aux pouvoirs publics locaux mais aussi et surtout à la collectivité.
«Un document administratif qui n’aurait pas dû sortir des bureaux», répliqua le directeur des domaines, a été brandi et au chef de l’exécutif d’ordonner l’exhumation du dossier et tirer l’affaire au clair. Pas au bout de sa surprise, le wali a constaté également avec stupeur à l’autre bout de la ville qu’un bâtiment administratif jouxtant le parc omnisports Kaid Ahmed est voué à la décrépitude.
Ayant servi successivement comme siège pour la DJS, des services techniques de l’APC, ce bâtiment proposé précédemment aux dirigeants de la JSMT d’en faire un centre d’hébergement à l’équipe locale, il a été finalement laissé en état. Réagissant à la colère du premier responsable, le directeur de la jeunesse et des sports a déclaré «s’engager à le réhabiliter et le remettre en fonction pour servir de direction de l’OPOW dans un délai d’un mois».
En clôture de sa visite de travail, la délégation a été au niveau de ce même OPOW pour constater l’état d’abandon d’un autre équipement de jeunesse réalisé durant les années 1980 et jamais achevé. Il s’agit du bassin de natation situé à l’intérieur du complexe sportif Kaid Ahmed gisant dans sa marre depuis 1987. Un bassin jouxtant une pléthore d’aires de jeux réalisées tout récemment grâce à une enveloppe de 67 milliards de centimes qui a fait couler beaucoup d’encre et de salives du temps d’un ex-wali.
Là aussi, le chef de l’exécutif a intimé l’ordre au DJS de reprendre sa réhabilitation aux normes. En un mot comme en mille, le secteur de la jeunesse a souffert non seulement d’une gestion aux antipodes du bon sens, de l’instabilité de ses encadrements mais fait perdre au trésor public des dizaines de milliards et généré des frustrations sur fond de regrets de voir des équipements publics en proie à la dépravation et la décrépitude.
Avec des centaines de biens publics relevant du domaine de l’Etat abandonnés, l’actuel wali s’est fait un devoir de les revoir un par un même si certains ont changés de mains, souvent dans l’opacité.
A décharge du DJS, «des dizaines de projets gelés» a-t-il renchéri et des remous qui ont valu à cette direction une instabilité chronique sur fond de spéculations mais aussi de levées de boucliers de la part de certains élus de l’APW.
L’un d’eux en marge de l’avant dernière session a exigé l’ouverture d’une enquête à propos de la gestion du dossier des colonies de vacances.
Pour rappel, la visite a permis au wali de faire une halte au siège de l’ex-EPLF (actuelle ENPI), lui aussi abandonné bien que situé au cœur de la ville, alors qu’au niveau de structures relevant de l’université Abderrahmane Ibn Khaldoun il a constaté un gros lot d’équipements de laboratoires qui devrait être transféré vers le secteur de l’éducation.