Dimanche en Équateur, des dizaines de personnes ont été appréhendées lors d'une tentative d'assaut contre un hôpital, marquant un nouvel épisode de violences dans un pays en proie à une guerre avec les gangs.
La police équatorienne a confirmé l'arrestation de 68 membres présumés d'une organisation criminelle qui cherchaient à prendre le contrôle d'un hôpital situé dans la province du Guayas (sud-ouest). Selon les autorités, le groupe tentait de sécuriser un membre blessé de leur organisation admis à l'hôpital plus tôt dans la journée. Des armes à feu et de la drogue ont également été découvertes lors de l'opération. Par ailleurs, la police a perquisitionné un "centre de rééducation" clandestin, où des membres présumés de l'organisation se cachaient.
Récemment, les autorités ont fermé plusieurs de ces centres, souvent des hôpitaux clandestins gérés par des gangs, qui, selon les rapports officiels, ne disposent pas des équipements médicaux nécessaires.
En parallèle, environ 10 tonnes de drogue ont été saisies près de la ville de Vinces, dans la province de Los Rios (ouest), le même jour, selon l'armée équatorienne.
Suite à ces événements et à l'aggravation des violences liées au trafic de drogue en Équateur, les pays membres de la Communauté andine des Nations (CAN), à savoir la Colombie, le Pérou, la Bolivie et l'Équateur, ont annoncé la création du premier "réseau andin de sécurité" contre le crime organisé. Ce réseau vise à assurer un service continu 24 heures sur 24, 7 jours sur 7, pour échanger des informations sur les activités des groupes criminels opérant à l'échelle transnationale.
Le président équatorien, Daniel Noboa, a déclaré l'état d'urgence et a qualifié le pays de "en guerre intérieure" contre les gangs, les qualifiant de "terroristes". Cette escalade de la violence au cours des cinq dernières années, combinée à des facteurs économiques et à l'impact de la pandémie de Covid-19, a élevé le taux d'homicides de 6 à 46 pour 100 000 habitants en 2023. L'Équateur, autrefois considéré comme relativement sûr, est désormais confronté à des défis sécuritaires graves, notamment en tant que centre opérationnel pour l'expédition de cocaïne vers l'Europe, avec une vingtaine de gangs exerçant leur influence, souvent depuis l'intérieur des prisons.