Envois de fonds de la diaspora : L’Algérie 7e dans la région MENA

17/05/2022 mis à jour: 02:06
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Photo : D. R.

La Banque mondiale s’attend à une baisse du niveau des transferts d’argent de la diaspora pour la région au cours de l’année 2022, de 7,6% en 2021 à 6% en 2022, notamment à cause du durcissement des conditions financières dans les pays d’accueil des migrants.

La nouvelle note d’information de la Banque mondiale, consacrée aux envois de fonds des migrants vers leurs communautés d’origine en 2021, relève une hausse de 7,6% pour la région Moyen-Orient et Afrique du Nord, qui a enregistré un total de 61 milliards de dollars envoyés. L’Algérie est classée 7e dans la région en termes de réception de fonds transférés de l’étranger, avec un total de 1,8 milliard de dollars envoyés.

Ce niveau est en très faible hausse par rapport à celui enregistré en 2020 et qui était de 1,682 milliard de dollars (1,78 md de dollars en 2019). Le résultat enregistré par l’Algérie marque une certaine stabilité au cours des années et demeure tout de même faible compte tenu du nombre important de ressortissants algériens vivant à l’étranger.

Les pays de la région qui ont enregistré les meilleures rentrées financières transférées par leurs communautés à l’étranger, sont l’Egypte, le Maroc et le Liban, avec respectivement des envois de fonds de l’ordre de 31,5 milliards de dollars (en hausse de 6,4%), 10,4 mds de dollars (+40%) et 6,6 mds de dollars. Ces pays sont suivis de la Jordanie, avec 3,6 mds de dollars, la bande de Ghaza, 3,5 mds de dollars, et la Tunisie avec 2,2 mds de dollars.

L’institution financière internationale explique la hausse du niveau des transferts d’argent dans ces pays par un retour à la croissance économique dans les principaux pays d’accueil de l’Union européenne, comme la France et l’Espagne.

«Des pays, comme l’Egypte et ceux du Mashreq, ont vu certains avantages en fournissant des travailleurs hautement qualifiés aux pays du CCG. Ces derniers, à l’instar des exportateurs de pétrole de la région, comme l’Algérie, l’Iran et l’Irak, ont bénéficié à leur tour de la hausse des cours du pétrole sur les marchés internationaux, stimulant l’activité économique», souligne la note de la BM.

L’incertitude engendrée par la guerre en Ukraine a fortement boosté les transferts des migrants afin de soutenir leurs familles dans leurs pays d’origine, et qui font face à une situation économique compliquée et à un niveau d’inflation important, comme c’est le cas au Liban.

«L’inflation devrait être à son plus haut dans les régions en développement directement impactées par la crise en Ukraine. Bien que composé d’un groupe diversifié de nets exportateurs de pétrole, comme l’Algérie, l’Iran, l’Irak, l’Egypte, tous les pays de la région sont de nets importateurs de produits alimentaires (la nourriture représente 40% du budget des ménages). Des prix plus élevés des aliments de base entraîneront une lourde pression sur les populations pauvres et vulnérables. L’Egypte, le Liban, la Tunisie et le Maroc sont particulièrement touchés», indique la même note, prédisant des troubles sociaux dans de nombreux pays à cause de l’inflation.

La BM s’attend, en outre, à une baisse du niveau des transferts d’argent de la diaspora pour la région au cours de l’année 2022, 7,6% en 2021 à 6% en 2022, notamment à cause du durcissement des conditions financières dans les pays d’accueil des migrants.

Notons que sur le plan mondial, le volume des transferts de fonds provenant des migrants vers leurs pays d’origine marquera, par contre, une hausse de 4,2% en 2022, avec un montant s’élevant à 630 mds de dollars, expliquent les prévisions de la BM. 


 


 

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