Nous n’aborderons pas la comptabilité d’une entreprise en détail, car un ouvrage complet serait nécessaire.
Toutefois, il nous semble pertinent de nous intéresser aux comptes sociaux des entreprises, dans le souci d’une moralisation de la vie des affaires des entreprises et contribuer au processus d’aide à la décision économique pour un système financier mieux sécurisé et une comptabilité performante en sachant que la comptabilité est aujourd’hui une assise de l’économie, voire de la politique d’un Etat dans la mesure où elle indique les valeurs et les repères des agrégats de la macro et la micro-économie et comme étant premier pilier de la gouvernance et gestion des entreprises et sans lesquels ce pilier risque de s’effondrer.
L’économie d’entreprise, étant aujourd’hui perçue comme l’une des règles d’or des économies mondiales symbole de richesses, d’évolution et de progrès des sociétés dans le monde. En clair, développer notre économie est un devoir moral suprême, parce que l’économie n’est qu’une stratégie d’entreprise et de marché où seront davantage construits autour des capitaux, des technologies, de compétitivité, des compétences et des intelligences. Nous donnerons ci-après un bref aperçu qui nous paraît très important, pour diverses raisons.
Tout d’abord avant d’entrer dans le vif du sujet, nous rappelons que les comptes sociaux des entreprises ne sont plus aujourd’hui un secret des affaires dans le mouvement international d’harmonisation et de notre option à l’économie de marché.
Il s’agit là d’un geste d’intérêt public, notamment les comptes sociaux sont aussi un outil d’observation économique et d’analyse important pour les économistes, la presse spécialisée, les experts, la bourse des valeurs, les pouvoirs publics etc. A cet effet, les comptes sociaux sont avant tout un outil de référence nationale et internationale dans les aspects économique, financier et fiscal.
Il s’agit ainsi de parvenir à mettre en place une comptabilité qui repose désormais sur un système quantitatif de gestion qui répond surtout à une vision économique et financière prônant un modèle de gestion plus dynamique aux normes et éthiques internationales tranchant avec la conception statique caractérisant l’ancien plan comptable national (PCN) appliqué jusqu’à fin 2009.
Ainsi, pourquoi pas un plan comptable communautaire en perspective d’un marché unique des pays d’Afrique ou encore de l’union des pays du Maghreb (G3), récemment relancé à l’initiative de l’Algérie ?
Nous citons l’exemple des pays européens et anglo-saxons qui se servent autant de la comptabilité, ce n’est pas parce qu’elle leur évite de se tromper dans leurs calculs, mais parce qu’elle a pu répondre à un besoin nouveau dans les affaires économiques et financières modernes.
Dans ce nouveau contexte, les dirigeants d’entreprises sont appelés à agir vite et énergiquement sur quatre éléments essentiels pouvant contribuer à un nouveau projet d’entreprise plus homogène. Il est souhaitable que nos entreprises puissent tenir leur rôle et s’insérer davantage dans l’environnement économique international et donner une image de marque de leurs valeurs économique plus réelle.
L’objectif principal est de placer l’économie d’entreprise comme étant une politique et un modèle de progrès et de développement économique de l’Algérie nouvelle. A savoir : rationaliser les rapports internationaux ; se doter de l’arme du management en bon pouvoir économique ; se prémunir d’outils de gestion et de contrôle modernes; se pourvoir de compétences aux valeurs hommes (VH).
Ainsi, pour un regard nouveau sur la vraie visibilité de l’économie algérienne en normes comptables internationales dites IAS/IFRS. On ne peut parler aujourd’hui de comptabilité nationale, mais surtout de comptabilité internationale pour permettre à notre économie de fonctionner harmonieusement en interface avec les comptabilités internationales en mutation constante au niveau mondial, et ce, dans le souci d’internationaliser l’entreprise algérienne de par notre option à l’économie de marché et par voie de conséquence contribuer à l’intérêt grandissant chez les investisseurs (IDE) et les actionnaires. Comme aussi elle enrichit le management, l’économie et est garante des biens sociaux des entreprises.
C’est ainsi donc, la nécessité de développer une politique de gestion et de communication saine en instaurant les règles de l’hygiène comptable dans la lutte anti-corruption, la mauvaise gestion, l’évasion et la fraude fiscale, dont on parle également qui seraient bien au même titre que la maladie du cancer capable de détruire non seulement notre économie, mais toutes les valeurs de notre société. C’est pourquoi il nous a semblé nécessaire et important d’apporter notre contribution, dans un contexte d’évolution rapide du monde de l’économie et de la finance qui rend l’implication des professionnels de la comptabilité impérative.
Il importe de noter qu’à ce sujet la vie d’une entreprise est faite de très nombreuses décisions, face aux enjeux et aux évolutions à l’internationalisation des économies et des marchés financiers. Les raisons qui commandent les variations de l’économie, entre autres les changements politiques ou sociaux, l’offre et la demande, l’inflation, les fluctuations monétaires et leurs effets sur l’économie d’entreprise.
Il est toutefois utile de savoir que la comptabilité financière se définit comme étant un système d’organisation, de contrôle et d’analyse de l’information de gestion des entreprises et de fournir un ensemble d’informations destinées à apprécier la situation financière et économique des entreprises aux besoins de divers utilisateurs les pouvoirs publics, les banques, les investisseurs, l’administration fiscale, les actionnaires et les syndicats d’entreprises.
Dans ce nouveau contexte, le développement de la comptabilité financière aux normes comptables internationales sera utilement mis au service de la gouvernance et la gestion des entreprises. Nous avons accordé une place importante à celle-ci qui est rigoureusement nécessaire pour une interprétation économique des états financiers et comptables de l’entreprise c’est-à-dire principalement le bilan, le compte de résultat et annexes y afférents, qui sont habituellement communiqués aux membres du conseil d’administration, commissaires aux comptes, actionnaires, banques, l’administration fiscale…
Ces documents, appelés comptes sociaux, que les entreprises sont obligées d’établir et d’assurer leur dépôt légal au Centre national du registre de commerce (CNRC). Et qu’il est nécessaire aussi que les entreprises assurent la publication de leurs comptes sociaux valant publicité dans deux journaux au moins à gros tirage. Ainsi, garantir le droit à l’information envers les tiers, les investisseurs, les actionnaires, les banques, les pouvoirs publics, les syndicats et le contribuable en général.
Il s’agit surtout de mettre encore la nouvelle réforme comptable et budgétaire de l’Etat au diapason de l’économie et des stratégies pour un regard nouveau sur la transparence des opérations de l’Etat et la visibilité de la gestion des entreprises algériennes dans l’optique de la bonne gouvernance économique et financière du pays, voire la sécurité juridique pour les actionnaires et les investisseurs.
Cela, suppose aussi de prendre en considération les réalités et les exigences du droit commercial international en cas d’association de partenariat avec des sociétés étrangères dont l’arbitrage international intervient en cas de litiges commerciaux, financiers ou de dépôt de bilan devant les tribunaux internationaux qui implique désormais le renforcement de l’outil comptable et en particulier la traçabilité et la visibilité des flux de capitaux entre l’Algérie et le reste du monde.
Ce qui constitue un thème-clé permettant de piloter l’entreprise, afin de s’assurer au mieux de la qualité de la gouvernance et la gestion des entreprises assortie de sûretés comptables pour une gestion saine et une transition vers un modèle de management plus conforme aux règles d’une économie de marché.
Effectivement, il est prouvé que la puissance économique et financière d’une entreprise dépend plus de la manière dont elle gère ses actifs que de l’importance de ceux-ci. Nous ne pouvons donc minimiser leur importance et leur intérêt dans ce processus particulièrement important aux yeux des investisseurs, des actionnaires, des pouvoirs publics, des banques et de la bourse des valeurs.
En effet, sans la comptabilité financière aux normes comptables internationales dites IAS/IFRS, il serait souvent impossible de donner une juste valeur économique à un actif ou à une action boursière et, par conséquent, prendre toute décision tactique ou stratégique convenable.
Dans un objectif bien compris sur la question, on doit aujourd’hui asseoir les bases d’un système financier et comptable édifiant la bonne gouvernance économique, financière et fiscale, car la nouvelle économie est celle d’un monde globalisé.
(A suivre)
Par M’hamed Abaci , Expert financier