Le ministre de l’Industrie, Ahmed Zaghdar a insisté, hier à Alger, sur l’impératif pour les entreprises économiques de compter sur le renseignement économique comme outil important pour la prise de décision, «afin de relever les défis de l’époque actuelle marquée par une rude concurrence», indiquant que les cellules de veille stratégique seront progressivement généralisées au sein des établissements et instances sous tutelle. «Il est impératif pour les entreprises économiques d’emprunter toutes les voies possibles permettant de prendre les mesures nécessaires en vue de relever les défis de l’époque actuelle marquée par une rude concurrence, d’où l’intérêt de compter sur le renseignement économique basé sur la veille stratégique efficace, la préservation de l’information et la capacité d’influence dans la prise de décision», a précisé M. Zaghdar, qui intervenait à l’ouverture des travaux de la Conférence internationale sur l’intelligence économique, placée sous l’égide du Premier ministre, Aïmene Benabderrahmane. Et d’ajouter que «les autorités publiques ont pris conscience, ces dernières années, de la difficulté d’accéder à des informations importantes et exactes, en particulier celles considérées comme un facteur important pour renforcer la présence et la durabilité des entreprises économiques». Dans cet esprit, «l’application du système d’intelligence économique exige des entreprises d’avoir des systèmes de veille dotés d’un système d’information efficace qui permette d’identifier les opportunités et de cibler les menaces pour prendre les décisions appropriées en temps opportun». De surcroît, le secteur de l’Industrie a élaboré trois publications référentielles pour promouvoir l’application du système d’intelligence économique au niveau des entreprises et de tous les organismes et secteurs concernés, a rappelé le ministre, citant le Livre blanc de l’intelligence économique, lequel définit la prochaine stratégie quinquennale du secteur, le Guide de la mise en place de l’intelligence économique, qui permet d’accompagner les entreprises et les organisations dans l’établissement de leurs propres structures, et le Guide de formation en intelligence économique, donnant la possibilité aux personnels d’acquérir les compétences et qualifications requises dans les divers créneaux de ce segment d’activité.
Evoquant la stratégie adoptée par l’Algérie pour diversifier son économie, laquelle vise à augmenter la contribution de l’industrie, hors hydrocarbures, au produit intérieur brut (PIB), notamment à travers la réhabilitation des entreprises, M. Zaghdar a assuré que «la mise en œuvre de cette stratégie passe par la réalisation d’un haut niveau de compétences et d’aptitudes, afin de maîtriser le mode d’accès à une information économique exacte et correcte, ainsi qu’à la manière de la traiter pour l’utiliser à bon escient», d’où la nécessité d’«associer l’ensemble des acteurs pour relever ces défis». Dans le cadre de l’application de l’intelligence économique, le secteur de l’Industrie a mis en place des groupes de travail composés de cadres centraux et d’autres relevant de certains groupes industriels publics dans l’objectif de procéder à la création de cellules de veille stratégique au niveau des groupes dont le groupe agroalimentaire Agrodiv et le groupe industriel public des ciments d’Algérie GICA. Le processus de création de ces deux cellules est à un stade avancé, a-t-il assuré, soulignant que cette expérience sera généralisée, dans une première phase, à l’ensemble des groupes avant de toucher qu’elle ne touchera toutes les entreprises et les instances. «Pour renforcer les capacités professionnelles de la ressource humaine en la matière, plus de 200 cadres relevant de groupes industriels, d’organismes sous tutelle et de l’administration centrale ont été formés», a rappelé M. Zaghdar.
Concernant la conférence à laquelle ont pris part près de 350 participants, entre experts économiques, chefs d’entreprise et académiciens, le ministre de l’Industrie a souligné qu’elle était «une opportunité pour l’ensemble des acteurs économiques de débattre des meilleures méthodes et bonnes pratiques à adopter en matière d’intelligence économique en vue de les mettre au service des décideurs au niveau des entreprises économiques et administrations publiques». Cette rencontre de deux jours s’inscrit dans le cadre de l’enrichissement du plan d’action du développement de la stratégie industrielle du secteur visant à accélérer la dynamique de contribution du secteur industriel au PIB, à travers l’appui des établissements industriels pour en améliorer la compétitivité, conformément à la stratégie du secteur tracée dans le cadre du programme du président de la République, Abdelmadjid Tebboune, ainsi que le plan d’action du gouvernement. M. Zaghdar a toutefois rappelé que la tenue de cette conférence était induite par «les défis majeurs auxquels est confrontée l’économie mondiale en général et l’économie nationale en particulier, ainsi que les développements géopolitiques et géoéconomiques survenus dans le monde, d’autant que l’intelligence économique a un rôle clé dans l’orientation des décisions stratégiques et la définition d’une approche adéquate permettant la prise de décisions et de solutions plus efficaces». Il s’agit aussi, selon le ministre, de «la définition des voies et moyens à même de contribuer à intégrer l’intelligence économique dans les missions des entreprises économiques de production afin de renforcer leur résilience et la professionnalisation des personnels en charge de cette fonction, à travers la formation continue et l’échange d’expertises avec l’association de la communauté scientifique algérienne établie à l’étranger».