Il est un débat qui survit à toutes les législatures et s’impose à l’ordre du jour du Parlement quand les questions liées à la vie nationale et aux préoccupations des citoyens sont loin d’être épuisées.
Il s’agit du statut et du régime indemnitaire des députés. Une antienne qui a la particularité de voiler l’essentiel de ce qui est attendu par les citoyens-électeurs de leurs représentants à l’APN et au Conseil de la nation. C’est la revalorisation, au-delà de l’aspect pécuniaire, du rôle des parlementaires qui est en réalité susceptible de correspondre aux aspirations les mieux partagées et de redonner une vigueur à la vie institutionnelle dans le pays.
Dès le premier jour de leur élection, les députés ont la mission première d’établir un contact permanent avec la population, seule démarche pouvant donner du sens et du contenu à leurs activités durant leur mandature. Evoquée lors des campagnes électorales, l’ouverture de permanence parlementaire est rarement mise en œuvre ou suivie d’effet, après son annonce formelle.
En plus de constituer un engagement non tenu, cela est un véritable paradoxe quand ce sont des élus qui dérogent à cette règle basique qui régente tous les systèmes de gouvernance et de gestion, à savoir l’interaction et la symbiose avec son environnement immédiat.
Ces dernières années, l’exigence de recevoir et d’être à l’écoute des citoyens est extrêmement appuyée dans les administrations et les organismes publics et l’on a vu, maintes fois, des ministres vérifier au cours de leurs visites d’inspection la tenue des registres de doléances dans les services accueillant la population.
Au niveau local, le premier signe du bon fonctionnement d’une assemblée élue est l’organisation régulière des journées de réception en présence des membres des exécutifs communaux qui donnent ainsi la preuve du dépassement de leurs frictions internes pour enfin se rapprocher de leurs administrés.
Tout en étant un acte de gestion des plus simples à engager, cette disponibilité à l’écoute et au dialogue donne corps au principe de la démocratie participative régulièrement proclamé et qui peut réellement rendre probante la conduite des affaires publiques.
Les missions d’information mises en place par les députés méritent, par ailleurs, un véritable effort de valorisation et de renforcement dans la vie parlementaire et institutionnelle.
Au cours d’une récente séance plénière à l’Assemblée populaire nationale, un élu du centre du pays a déploré que le rapport d’une mission qui s’était rendue dans une entreprise publique en difficulté n’ait pas été pris en charge par les instances gouvernementales alors que l’incertitude et la détresse demeurent le lot de milliers de travailleurs.
Le député s’est clairement interrogé sur l’efficience et la portée de ces initiatives parlementaires si elles n’apportent pas des solutions concrètes aux problèmes et aux dysfonctionnements identifiés sur le terrain. Des secteurs aussi névralgiques que ceux de la santé et de l’éducation ont également fait l’objet d’un examen circonstancié par des commissions diligentées par l’APN. L’écho des décisions qui ont pu être prises au niveau central ne parvient toujours pas dans les localités où les lacunes ont été enregistrées et répertoriées.
Dans ce contexte où nombre de requêtes citoyennes demeurent pendantes et lancinantes, le débat sur les avantages périphériques liés à l’activité parlementaire paraît, sinon incongru, du moins incompréhensible.
La réhabilitation et la redéfinition des missions propres aux mandats électifs comme dans les autres métiers et fonctions sont préalables à la quantification des dividendes.