Des représentants de titulaires de doctorat et de magistère salariés exhortent le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, à prendre en charge leurs doléances concernant leur volonté de réintégrer les postes universitaires.
Dans une lettre adressée au chef de l’Etat dont El Watan détient une copie, le collectif souligne qu’en tant que «représentants de la catégorie des titulaires de doctorats et de magistère salariés, nous plaçons tous nos espoirs en vous pour donner des instructions pour nous faire justice et nous réintégrer dans notre milieu naturel qui est l'université, au regard de la formation académique que nous avons suivie afin d’être au service de l’université algérienne, cette formation qui est le résultat de l'investissement de l'État algérien pour assurer l’édification d'une université forte qui sera une véritable locomotive de développement globale».
Ils affirment être «une catégorie qui a obtenu de hauts diplômes, les circonstances sociales nous ont obligés à aller travailler dans différents secteurs avec un niveau inférieur à nos diplômes, afin de préserver notre dignité et servir notre pays.
Au cours de notre parcours, nous avons acquis une expérience qui constituera une valeur ajoutée à l'université, si vous acceptez de nous intégrer dans les universités qui nous permettra de faire la jonction et nous connecter dans son environnement économique et social».
Cette réintégration permettra, selon eux, de libérer des postes d’emploi occupés actuellement par d'autres catégories sociales, contribuant ainsi à réduire le chômage.
Ils saluent les efforts pour faire progresser l'enseignement supérieur et la recherche scientifique ainsi que «l'approche participative dans la gestion des affaires publiques», concrétisée par Kamel Baddari, ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, qui les a reçus le 26 février 2024 pour faire aboutir leur cause.
«Les 8000 professeurs titulaires de doctorats et de magistère salariés seront tous pleinement prêts à contribuer à l’édification d’une université nationale forte qui a cruellement besoin d'un encadrement scientifique et pédagogique d'autant plus que le nombre d’étudiants est en constante augmentation, approchant les deux millions». Actuellement, le taux d’encadrement moyen est d'un enseignant pour 21 étudiants.
Dans ce contexte, l’université a un énorme besoin en enseignants, au vu des défis qui attendent le pays dans tous les domaines, et pour faire face à la concurrence régionale et internationale.
Ces recrutements peuvent contribuer à l’excellence scientifique, réaliser le transfert vers les entreprises, aboutir à des retombées socioéconomiques et l’emploi des futurs diplômés.
Il faut rappeler que le recrutement jusque-là a concerné exclusivement «les candidats non salariés», en application d’une décision du président Tebboune lors du Conseil des ministres tenu le 14 mai 2023.
Selon les représentants de titulaires de doctorat et de magistère salariés, cette «cause bénéficie d'un large soutien des partis politiques, des représentants du Parlement et des personnalités nationales».