Plusieurs nouvelles dispositions seront introduites dans les cycles de formations, au titre du cursus universitaire 2022/2023. Formulées via le décret exécutif n°22-208, publié dans le Journal officiel du 8 juin 2022, ces adaptations au régime des études pour l’obtention d’un diplôme universitaire concernent essentiellement, le mode d’enseignement, l’accès à la formation masterante, et l’évaluation du 1er cycle.
Imposé par la pandémie de la Covid-19 qui sévit depuis deux ans, l’enseignement hybride, présentiel et distanciel s’entend, a été, bon gré mal gré, le moyen le mieux adapté pour ne fermer que temporairement les campus.
Il est reconduit et devient un système pérenne. «Le mode de formation hybride est une combinaison entre l’enseignement en présentiel, en temps réel et la formation à distance, en mode synchrone et/ou asynchrone», est-il mentionné dans le décret ministériel. Cette mesure a été défendue par la tutelle et a fini par être maintenue en dépit des réserves émises en raison des dysfonctionnements ayant émaillé le procédé du e-learning. En effet, la communauté universitaire a pointé du doigt ce dernier pour de multiples raisons.
Le premier grief retenu à l’encontre de «ce mode de formation assuré en ligne, via l’utilisation des technologies de l’information et de la communication», est relatif au faible débit d’internet, ce qui limite ces cours à la publication en ligne de polycopiés.
A cela vient s’ajouter un problème de taille, à savoir le manque d’équipements, notamment chez les étudiants. La majorité d’entre eux, ne disposant pas d’ordinateur, utilise un smartphone pour suivre les cours. Ce qui altère, de l’avis de spécialistes, la pertinence de cette méthode d’apprentissage, en termes de concentration, d’échanges et d’assimilation.
D’ailleurs, un appel à évaluation de ce système pour l’année 2021/2022 est soumis actuellement au corps enseignant et à la communauté estudiantine. Universités et écoles supérieures ont publié sur leurs sites respectifs, en date du 14 juin, une consultation à cet effet à l’adresse des concernés. Soit plusieurs jours après la publication du maintien du dispositif hybride dans le JO.
LE MASTER PAR VOIE DE CONCOURS
La formation masterante connaît aussi un changement majeur. Dès l’année prochaine, l’accès à la post-graduation du 2e cycle se fera par le truchement d’un concours. Jusque-là, tout détenteur d’une licence y avait droit. «L’accès à la formation supérieure de second cycle est ouvert aux candidats titulaires de la licence ou d’un diplôme étranger reconnu équivalent.
L’accès à la formation supérieure de second cycle est ouvert par voie de concours sur titre ou sur épreuves, dans la limite des places pédagogiques disponibles», indique le décret dans son article 15. Le système LMD (licence/master/doctorat), instauré en 2005, semble s’éloigner progressivement de sa vocation première, il devient in fine optionnel, selon certains enseignants.
C’est le cas depuis 2021 de l’accès au doctorat. Si le premier responsable du secteur est revenu sur la question du concours après le tollé soulevé par la communauté universitaire, il a toutefois limité le nombre de doctorants par spécialité.
Les admis à la formation du 3e cycle ne sont désormais que les majors de promotion. Une opportunité d’une carrière qui s’offre uniquement aux étudiants ayant excellé dans leur parcours universitaire. Comme on peut y déceler une solution à la problématique des docteurs diplômés, et qui aujourd’hui sont estimés à 25 000 sans emploi.
Les futurs étudiants, ceux qui passent aujourd’hui les dernières épreuves du baccalauréat, devront, au bout de trois années, élaborer un mémoire de fin d’études.
Dans son article 13, ledit décret impose cette option, qui pendant des années ne l’a pas été pour certaines filières : «La dernière année d’études de premier cycle, une unité d’enseignement doit être consacrée à l’élaboration d’un mémoire de fin d’études, à la présentation d’un rapport de stage ou à la réalisation d’un exposé thématique en relation avec la formation.»