La France veut renationaliser à 100% la compagnie d’électricité EDF, a annoncé hier la Première ministre, Elisabeth Borne, dans son discours de politique générale.
«Je vous confirme aujourd’hui l’intention de l’Etat de détenir 100% du capital d’EDF. Cette évolution permettra à EDF de renforcer sa capacité à mener dans les meilleurs délais des projets ambitieux et indispensables pour notre avenir énergétique», a-t-elle déclaré devant l’Assemblée nationale, rapporte l’AFP. L’Etat français détient aujourd’hui près de 84% de l’électricien, 1% étant détenu par les salariés et 15% par des actionnaires institutionnels et individuels.
Le groupe, déjà fortement endetté, est confronté à de lourdes charges financières, et est aussi mis au défi par le gouvernement français de lancer un nouveau programme de réacteurs nucléaires. «La transition énergétique passe par le nucléaire», a affirmé hier Mme Borne, reprenant la position adoptée dès cet hiver par le président français, Emmanuel Macron.
Selon l’AFP, l’action d’EDF (Electricité de France) bondissait à la Bourse de Paris hier après l’annonce de Mme Borne. Le titre prenait 5,56% à 8,28 euros vers 15h45, dans un marché en hausse de 1,86%. Avant le discours, le cours était en net recul de 5%.
EDF cumule les mauvaises nouvelles depuis le début de l’année. Le groupe a dû être recapitalisé en avril, et son bénéfice va plonger cette année en large partie car l’Etat français lui a demandé de vendre plus d’électricité à des prix bas – un dossier sur lequel le PDG s’oppose publiquement au gouvernement, indique la même source.
Le groupe doit aussi résoudre un problème de corrosion de conduites qui l’a forcé à arrêter 12 de ses 56 réacteurs. Au total, plus de la moitié des réacteurs de France sont aujourd’hui à l’arrêt pour maintenance. En France, la technologie EPR reste au cœur de la stratégie énergétique. R. E.