Le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, a obtenu hier au Royaume-Uni l’engagement d’une livraison prochaine de missiles antiaériens et de drones d’attaque, rapporte l’AFP.
Il s’est dit «optimiste» sur la fourniture d’avions de combat qu’il réclame aux Occidentaux pour faire face à l’invasion russe. Après Rome, Berlin et Paris, le chef d’Etat ukrainien a poursuivi sa tournée européenne dans le cadre très bucolique de la résidence de campagne de Chequers des Premiers ministres britanniques, au nord-ouest de Londres.
Il cherche un engagement militaire supplémentaire de ses alliés, dans la perspective de la contre-offensive que l’armée ukrainienne prépare face aux forces russes. «Nous voulons créer une coalition pour les avions et je suis très optimiste à ce sujet, nous en avons parlé et je pense que cela va arriver très prochainement», a déclaré V. Zelensky à la presse à l’issue de son entretien avec le Premier ministre britannique, Rishi Sunak. Volodymyr Zelensky demande depuis des mois à ses alliés occidentaux de lui fournir de tels avions qui permettraient à l’armée ukrainienne de frapper dans la profondeur les troupes russes, sans pour autant constituer une solution miracle dans le conflit.
Le Royaume-Uni jouera «un rôle clé dans cette coalition de pays qui fourniront ce soutien» à l’Ukraine, a affirmé Rishi Sunak, ajoutant que la formation de pilotes ukrainiens débuterait «bientôt». Avant même son entretien avec Volodymyr Zelensky, Rishi Sunak a annoncé que le Royaume-Uni allait livrer des «centaines» de missiles antiaériens ainsi que des «centaines» de drones d’attaque d’une portée supérieure à 200 kilomètres.
Ces équipements seront livrés «au cours des prochains mois alors que l’Ukraine se prépare à intensifier sa résistance face à l’invasion russe en cours», a indiqué Downing Street dans un communiqué. Ils s’ajouteront aux missiles de croisière de longue portée Storm Shadow que Londres a annoncé la semaine dernière avoir livrés à Kiev, devenant le premier pays à lui fournir ce type d’armement.
Les Occidentaux se sont montrés longtemps réticents à fournir des armes de longue portée à Kiev de peur de frappes sur le territoire russe provoquant une escalade. «C’est une période difficile», a affirmé le président Zelensky, se félicitant du renforcement de l’aide britannique et assurant «préparer» des actions sur le terrain, sans s’étendre sur le calendrier : il a répété que Kiev a «besoin de plus de temps». Rishi Sunak a observé que l’aide britannique s’inscrit «sur le long terme», y compris pour «les arrangements de sécurité» nécessaires une fois que l’Ukraine aura repris son territoire.
En matière d’équipement militaire seul, Londres, soutien de la première heure de l’Ukraine, est le deuxième pourvoyeur de Kiev, avec 4,6 milliards de livres (5,3 milliards d’euros) d’aides fournies ou promises pour 2022-2023. Le Royaume-Uni a notamment livré des missiles antichars, des canons d’artillerie, des systèmes de défense aérienne, des véhicules blindés de combat.
Il a aussi fourni des chars britanniques Challenger à l’Ukraine et formé des soldats ukrainiens pour apprendre à les manier. Dimanche, la France, où V. Zelensky a rencontré le président Emmanuel Macron, s’est engagée à former et équiper plusieurs bataillons avec «des dizaines de véhicules blindés et de chars légers, dont des AMX-10 RC», souvent utilisés dans des missions de reconnaissance.
En Allemagne, le chancelier Olaf Scholz a annoncé un nouveau plan d’aide militaire de 2,7 milliards d’euros, incluant la livraison de nombreux chars, blindés et systèmes de défense antiaérienne.