Acheter une table, une armoire, une machine à laver ou un réfrigérateur d’occasion est devenu, ces derniers temps, chose courante.
A Alger, de nombreux commerçants ont investi ce créneau. En raison de l’érosion du pouvoir d’achat et la hausse des prix du bois et de l’électroménager, des citoyens, souvent de couche moyenne, optent pour ce marché «d’occasion». De par le passé, les vendeurs des vieux articles sont notamment concentrés du côté de Belcourt.
De nos jours, ce genre de commerce ne cesse de grandir et de voir ses clients de plus en plus nombreux. «Je récupère de vieux articles. Parfois je procède à de petites réparations et je les propose à la vente», nous apprend un commerçant de Tassala L’merdja.
Il dit que certains citoyens ont meublé leurs maisons chez lui. «Mes clients ne sont pas forcément nécessiteux. Les temps sont durs et les gens se serrent la ceinture…», explique-t-il.
Dans un autre magasin, pas loin du premier, le vendeur propose une panoplie d’objets. «Ce canapé en bon état est à 7000 DA. A l’état neuf, il coûte pas moins de 18 000 DA», indique-t-il. «C’est une bonne affaire. Dans peu de temps il sera vendu, je vous fais un petit arrangement si vous en prenez deux», propose-t-il à une mère de famille.
Des tables de chevet, de grands lits et autres meubles de rangement et de cuisine attendent preneurs. Ils sont deux ou trois fois moins chers que les prix des produits neufs. Dans d’autres commerces, on trouve aussi des articles électroménagers.
Le vendeur nous explique que certains étaient en panne et ont été réparés, mais d’autres fonctionnent et leurs propriétaires, plutôt à l’aise financièrement, les ont vendus et remplacés par du neuf.
Notre interlocuteur admet que les clients sont plutôt méfiants quant à l’électroménager, en raison de l’absence de garantie. «Mais avec la flambée des prix de ces derniers temps, les gens n’ont pas trop le choix et achètent», assure-t-il. «Ce frigidaire n’est qu’à 16 000 DA, alors que le neuf est à pas moins de 60 000 DA», ajoute-t-il, soutenant, en bon commerçant, que celui qui achètera une de «ces machines à laver est chanceux».
Mais ce qui a attiré notre attention sont les portes, les fenêtres souvent en PVC dont regorgent ces commerces. L’on apprend qu’elles proviennent des nouvelles cités, livrées récemment, dont certains bénéficiaires préfèrent les changer en optant pour des produits plus solides et plus tendance.
Il est aussi à signaler qu’à l’origine du fleurissement de ce commerce à l’ouest d’Alger, le grand nombre de logements, toutes formules confondues, attribués. Les bénéficiaires sont souvent des salariés moyens et pères de famille qui n’hésitent pas à recourir à ces produits d’occasion pour leurs besoins. «Il vaut mieux acheter un article usagé mais solide, que neuf mais de mauvaise qualité», nous dit-on.
D’ailleurs, à la nouvelle ville de Sidi Abdellah, des canapés et autres articles en bois sont exposés à même le trottoir, les tarifs sont relativement abordables mais «c’est de la camelote», apprend-on.