Plus de 500 employés du domaine de la haute technologie, secteur phare de l'économie israélienne, ont manifesté mardi à Tel-Aviv contre un projet gouvernemental controversé de réforme de la justice, qui menace selon eux la démocratie, selon des journalistes de l'AFP.
«Pas de démocratie, pas de high-tech», pouvait-on lire sur des pancartes brandies sur l'esplanade de Sarona, près d'un des quartiers d'affaires de la ville, où une centaine d'entreprises ont appelé leurs employés à une grève d'une heure entre 11H et midi.
Une «start-up nation»
Israël, qui se présente comme une «start-up nation», est un centre d'innovation majeur dans les techniques de pointe et dispose d'un terreau d'entreprises très actives dans les secteurs de la cyberdéfense, de l'informatique et des systèmes de surveillance.
Le secteur de la high-tech, qui emploie plus de 10% de la main-d’œuvre nationale, est au cœur de la croissance économique de ce pays, où le plein emploi est la norme depuis plusieurs années. Les hautes technologies ont représenté 54% des exportations du pays en 2021, selon l'Autorité israélienne de l'innovation (IIA).
Début janvier, le ministre de la Justice Yariv Levin a annoncé un projet de réforme du système judiciaire visant à accroître le pouvoir des élus sur celui des magistrats. Cette réforme comprend notamment l'introduction d'une clause dite «dérogatoire» permettant au Parlement de surseoir aux décisions de la Cour suprême avec un vote à la majorité simple, et la modification du processus de nomination des juges.
Selon ses détracteurs, cette réforme, qui doit être soumise au Parlement à une date non précisée, met en péril le caractère démocratique de l'État d'Israël.
Samedi, des dizaines de milliers d'Israéliens ont manifesté à Tel-Aviv, Jérusalem et Haïfa (nord d'Israël) pour clamer leur refus de la politique du gouvernement du Premier ministre Benjamin Netanyahou, dont ils affirment craindre une dérive antidémocratique.
Il s'agit de la plus importante manifestation depuis que Benjamin Netanyahou, vainqueur des élections de novembre avec son parti du Likoud (droite), est revenu à la tête du gouvernement en décembre alliant partis de droite, d'extrême droite et ultraorthodoxes juifs.