Le parquet national antiterroriste (Pnat) s'est saisi de «l'ensemble du dossier GCC», soit 14 affaires de dégradation par incendie dans lesquelles est apparu le tag «GCC» signifiant en corse «Jeunesse clandestine corse», a indiqué mardi 7 février à l'AFP le procureur d'Ajaccio.
«Le Pnat a souhaité se saisir de l'ensemble du dossier GCC sur lequel il était en observation», a déclaré Nicolas Septe, procureur de la République d'Ajaccio, confirmant une information de Corse-Matin.
«C'est l'heure de reprendre la lutte armée»
La décision a été prise vendredi et porte sur 14 affaires. La dernière en date est l'enquête sur un immeuble en construction de 25 appartements qui a été visé par un incendie criminel samedi soir à Pietrosella (Corse-du-Sud) et où des inscriptions appelant à la lutte armée nationaliste ont été retrouvées.
Des tags ont été retrouvés sur les lieux, notamment GCC (pour «Ghjuventù clandestina corsa») déjà inscrits sur plusieurs sites d'incendies criminels ces derniers mois. Une autre inscription relevée sur les lieux par les enquêteurs proclamait en corse: «C'est l'heure de reprendre la lutte armée et vive le front».
Depuis le mois de juin, le sigle GCC, qui est dans un premier temps resté mystérieux, a été découvert sur une dizaine de villas ou d'engins incendiés en Corse. Le 19 janvier, des tags sur une maison à l'abandon endommagée par un incendie criminel à Ajaccio avaient révélé la signification du sigle: «GCC = Ghjuventù clandestina corsa». Le Pnat s'était immédiatement saisi de cette enquête.
L'île connaît depuis un an une multiplication d'incendies criminels visant principalement des résidences secondaires de personnes ne résidant pas sur l'île, avec souvent la présence de tags, mais sans revendication officielle. Des campings, des restaurants de plage, des entreprises du bâtiment et des engins de chantier ont également été endommagés par des incendies volontaires. Le 11 juillet, seize de ces actes avaient été revendiqués par le Front de libération nationale corse (FLNC) groupe clandestin indépendantiste. Le parquet national antiterroriste s'était saisi de l'ensemble des faits.