En attendant son intégration à l’OTAN : Les Occidentaux promettent de l’aide à l’Ukraine

13/07/2023 mis à jour: 07:35
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Les présidents Joe Biden, Volodymyr Zelensky et Justin Trudeau lors du sommet de l’OTAN à Vilnuis

Les pays du G7 (Etats-Unis, Royaume-Uni, France, Canada, Allemagne, Italie, Japon) se sont engagés hier à apporter un soutien militaire sur le long terme à l’Ukraine, rapporte l’AFP. Au deuxième jour du sommet de l’Otan, dans la capitale lituanienne Vilnius, et près de 18 mois après le début de l’invasion russe, les membres du G7 ont présenté un plan pour la sécurité de l’Ukraine. Il s’agit de l’aider à faire face à l’offensive russe actuelle et de dissuader la Russie de toute «future attaque armée» contre son voisin. 

Cette annonce, qui a provoqué la colère de Moscou, a été qualifiée de «victoire importante pour la sécurité de l’Ukraine» par le président ukrainien, Volodymyr Zelensky. Mais il a pris soin de rappeler que «la meilleure garantie pour l’Ukraine est d’être dans l’Otan», après avoir reproché la veille aux dirigeants de l’Alliance de ne pas avoir fixé de calendrier pour l’intégration de son pays à cette organisation après la fin de la guerre. «L’avenir de l’Ukraine est dans l’Otan», a assuré le président américain, Joe Biden. Mais, en attendant, «nous allons aider (les Ukrainiens) à bâtir de fortes capacités défensives sur terre, sur mer et dans les airs», a-t-il dit, avant de louer le courage de ce pays, un exemple «pour le monde entier». 

La déclaration du G7 constitue un cadre en vue de la conclusion ultérieure d’accords bilatéraux entre ses Etats membres et Kiev détaillant les armes qu’ils fourniront. Huit autres pays se sont joints à cette initiative, selon Madrid : l’Espagne, les Pays-Bas, le Portugal, l’Islande, la Norvège, le Danemark, la Pologne et la République tchèque. «Nous devons nous assurer que, quand la guerre se terminera, il y ait des mécanismes crédibles en place pour la sécurité de l’Ukraine afin que l’histoire ne se répète pas», a aussi fait valoir le secrétaire général de l’Otan, Jens Stoltenberg, avant la première réunion du conseil Ukraine-Otan avec Volodymyr Zelensky.
 

Attendre la fin de la guerre

La veille, au premier jour du sommet, les dirigeants se sont engagés à raccourcir le processus que Kiev devrait suivre pour rejoindre l’Otan. «Nous serons en mesure d’adresser à l’Ukraine une invitation à rejoindre l’Alliance lorsque les alliés l’auront décidé et que les conditions seront réunies», prévoit le communiqué final. Pour Volodymyr Zelensky, ces conditions sont «liées à la sécurité» : «Nous comprenons que l’Ukraine ne peut pas devenir membre tant que la guerre se poursuit.» Il s’est dit «confiant» quant à une adhésion «après la guerre». Mais pour le chancelier allemand, Olaf Scholz, ces conditions, «prévues dans les règles de l’Otan et connues de tous», portent notamment sur les questions de «démocratie et d’Etat de droit». 

Le communiqué final du sommet de Vilnius ne va pas beaucoup plus loin que l’engagement formulé en 2008 au sujet d’une future intégration de l’Ukraine. Les Etats-Unis, qui sont la première puissance militaire, s’inquiètent d’être entraînés dans un possible conflit nucléaire avec la Russie. Le président Zelensky, qui a eu des entretiens bilatéraux avec plusieurs dirigeants, dont Joe Biden, plaide pour un modèle similaire à celui conclu avec Israël, en vertu duquel Washington s’est engagé à fournir à une aide militaire substantielle dans la durée. 

Les bailleurs de fonds occidentaux ont déjà envoyé des armes d’une valeur de plusieurs dizaines de milliards d’euros à l’Ukraine pour l’aider à lutter contre l’opération russe. Mardi, l’Allemagne a déclaré qu’elle fournirait davantage de chars, de missiles de défense Patriot et de véhicules blindés pour une valeur de 700 millions d’euros supplémentaires. La France a annoncé l’envoi en Ukraine de missiles de longue portée Scalp et une coalition de 11 nations a fait savoir qu’elle commencerait à former les pilotes ukrainiens sur des avions F-16 à partir du mois prochain. 

Au sommet de Bucarest en avril 2008, les dirigeants des pays de l’Otan ont refusé à l’Ukraine et à la Géorgie le statut de candidat officiel, malgré un «soutien ferme» du président américain George W. Bush. L’organisation s’engage toutefois à les accueillir à plus long terme. Le 18 mars 2014, le secrétaire général de l’Otan, Anders Fogh Rasmussen, fustige l’annexion «illégale et illégitime» de la péninsule ukrainienne de Crimée par la Russie, avertissant que «les alliés de l’Otan ne la reconnaîtront pas». 

Face à la «plus grave menace à la sécurité et à la stabilité de l’Europe depuis la fin de la guerre froide», l’Otan renforce sa coopération avec l’Ukraine. A l’été 2014, Kiev relance le processus d’adhésion interrompu en 2010 par le gouvernement prorusse de l’époque et que Moscou considère comme inacceptable. Rasmussen laisse la porte ouverte, mais sans calendrier clair. 

Après l’intervention russe en Ukraine en février 2022, Kiev réclame une «aide militaire sans restriction» aux pays de l’Otan, qui lui envoient armement et munitions. Le 30 septembre, après l’annexion revendiquée par Moscou de quatre régions ukrainiennes, le président Zelensky demande une adhésion «accélérée» à l’Otan. Il admet en mai 2023 que cette étape est «impossible» avant la fin du conflit, mais demande un «signal clair» pour rejoindre l’Alliance ensuite. 

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