Elles se retrouvent à Cannes : Actrices devenues réalisatrices pour des prises de pouvoir

20/05/2024 mis à jour: 01:38
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Des réalisatrices s’imposent par leur travail exigeant

Moteur, ça tourne !», conjugué au féminin : Céline Sallette, Laetitia Dosch, Ariane Labed, trois actrices devenues aussi réalisatrices, présentent à Cannes leur premier film, Noémie Merlant son second, sans oublier Greta Gerwig, présidente du jury aux deux casquettes. Les trois novices sont dans la section Un certain regard. Noémie Merlant hors compétition.

 La palme de l’originalité revient à Laetitia Dosch avec Le Procès du chien. La Franco-Suisse joue aussi dans ce film loufoque. Elle campe une avocate qui défend un chien qui a mordu quelqu’un. L’actrice-réalisatrice, 43 ans, s’est présentée à Cannes avec son casting, y compris Kodi, chien du film. «On avait peur, parce que le chien ne savait pas hurler jusqu’à une semaine avant le tournage. Le truc (pour le faire hurler), c’est d’imiter un petit chaton et ça marche !», raconte Laetitia Dosch à l’AFP. Au-delà de cette anecdote, passer à la réalisation lui a permis «de choisir». «Le vrai but, c’est que j’adore raconter des histoires», insiste-t-elle. «J’ai eu beaucoup de fois l’impression d’être mise dans des cases comme actrice.» Après La bataille de Solférino, elle ne recevait que des propositions «de rôles de dépressives». Après Jeune femme, que des rôles «de foldingue». Après Passion simple, que des rôles «un peu sexy». Réaliser lui a fait découvrir «40 000 choses». «Je n’imaginais pas l’importance de la postproduction, du montage, du son... On peut vraiment changer l’atmosphère de scènes avec le son.» «En tant qu’actrice, on a l’impression que le film se fait au tournage.» Egalement réussi, Niki, biopic explorant les tourments de la plasticienne Niki de Saint Phalle qu’elle transforme en art, est signé par la Française Céline Sallette, 44 ans, révélée par L’Apollonide de Bertrand Bonello. 


«Des envies»

Le rôle-titre est incarné par la Québécoise Charlotte Le Bon, elle-même actrice passée à la réalisation. 
«September says», de la Franco-Grecque Ariane Labed, 40 ans, met à l’épreuve une cellule familiale - une mère et ses deux filles - dans un thriller psychologique. Le point commun de ces trois premiers films est donc un certain regard féminin sur des histoires de femmes. Sans que ce nouveau chapitre de réalisatrice ne ferme celui d’actrice. Les femmes au premier plan, c’est aussi le sujet du deuxième film de la Française Noémie Merlant, Les Femmes au balcon, déflagration îMeToo. La benjamine de cette cuvée d’actrices-réalisatrices, 38 ans, joue un des trois rôles principaux auprès de Souheila Yacoub et Sanda Codreanu. Trois amies d’un immeuble de Marseille qui vont passer les mâles toxiques à la moulinette. En les remettant à leur place ou en leur réservant un sort plus radical. Le film a une liberté de ton rare dans le cinéma français. 


Ce long-métrage profite, comme le dit Noémie Merlant à l’AFP, «d’un scénario écrit pendant plusieurs années, avec Céline Sciamma (réalisatrice de «Portrait de la jeune fille en feu, ndlr) qui y participe». Ce deuxième film, qui brasse les genres (gore, comédie, etc.), a donné à sa réalisatrice «plein de clés pour la suite». 
La Suissesse Souheila Yacoub, 31 ans, a réalisé son premier court-métrage. «J’en suis hyper-contente, je ne pensais pas le faire un jour. Je me suis rendu compte que si, j’avais des envies, des histoires à raconter. Je commence à avoir envie», commente-t-elle pour l’AFP. «Il y a 15 ans, je n’aurais pas pu imaginer qu’il y aurait autant de femmes représentées dans le monde du cinéma», avait dit l’Américaine Greta Gerwig, 40 ans, présidente du jury du 77e Festival de Cannes, en ouverture de l’événement. Mais seulement 4 des 22 films en compétition sont réalisés par des femmes.   

 

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