Élections régionales en Catalogne : Triomphe du Parti socialiste face aux indépendantistes

14/05/2024 mis à jour: 06:34
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Salvador Illa, candidat de la branche catalane du Parti socialiste, ne cache pas sa joie après sa victoire - Photo : D. R.

Salvador Illa, le candidat de la branche catalane du Parti socialiste, a remporté une victoire sans précédent, reléguant les indépendantistes à leur niveau le plus bas et les privant du contrôle du Parlement de Catalogne. Cependant, la complexité des négociations futures pour former une majorité laisse planer l’incertitude sur la situation politique à venir.

Le dimanche 12 mai, 5 754 931 citoyens catalans étaient conviés aux urnes pour déterminer l’avenir du Parlement de Catalogne. Ce scrutin a enregistré une participation de 57,9%. Le grand gagnant de ce rendez-vous électoral est le Parti des socialistes catalans (PSC), sous la direction de Salvador Illa. Fort de ses 42 sièges remportés au Parlement, le PSC se positionne comme le principal prétendant, jouissant d’une base solide pour gouverner la Catalogne.

Avec quasiment 100% des votes comptabilisés, les résultats des élections catalanes ont consacré le parti socialiste catalan comme le leader incontesté de cette nouvelle phase de la communauté autonome. Si bien que le bloc indépendantiste n’est plus majoritaire, ni en voix ni en sièges. Les 35 sièges remportés par Puigdemont à la tête de Junts, bien que représentant une amélioration par rapport aux résultats de 2021, ne permettent pas de conclure un accord entre les forces indépendantistes catalanes.

La perte de 13 sièges par ERC, qui en compte désormais 20, a été un revers significatif à la fois pour le parti de Pere Aragonès et pour le bloc indépendantiste dans son ensemble. Même en réunissant les députés de Junts, ERC, CUP et Aliança catalana, la majorité absolue reste hors de portée, avec un déficit de sept sièges. Comuns-Sumar, qui perd deux sièges, se retrouve avec six députés au Parlement.

Le Parti Populaire (PP) se classe comme le quatrième parti le plus soutenu, sous la direction d’Alejandro Fernández, décrochant 15 sièges (soit 12 de plus qu’en 2021), profitant ainsi de l’effondrement de Ciudadanos. Cette débâcle fait passer le parti Orange de la première force politique en Catalogne à une position derrière même Pacma en termes de voix.

Malgré la montée en force du PP, Vox maintient sa position en tant que cinquième parti au Parlement sans perdre de terrain. La CUP, également en recul (de neuf à quatre sièges), et l’autre révélation de la soirée électorale en Catalogne : l’Aliança catalana, faisant son entrée dans l’arène parlementaire autonome avec deux sièges.

Pactes possibles

Avec ce résultat et à la suite d’un scrutin très disputé, le Parti socialiste catalan pourrait accéder au pouvoir de deux façons. La première, la plus probable, serait que les sièges de l’ERC et des Comuns se cumulent pour atteindre les 68 sièges nécessaires à la majorité, reléguant ainsi l’alliance indépendantiste au second plan. La seconde option, moins envisageable, serait qu’Illa devienne Président grâce à un accord avec Junts.

Un scénario alternatif qui suscite des spéculations, à la suite des résultats serrés des élections du 12 mai, est l’éventualité de Carles Puigdemont devenant président de la Generalitat. Ce serait un revirement improbable, rendu possible par l’abstention du PSC et le soutien de l’ERC, potentiellement en échange du maintien de Pedro Sánchez à la Moncloa.

Actuellement, la présidence de Pedro Sánchez bénéficie d’un soutien crucial à l’échelle nationale, dont les sept votes de Junts au Congrès font partie intégrante. En l’absence de ce soutien, la majorité parlementaire de Pedro Sánchez serait compromise, entraînant ainsi une instabilité gouvernementale. «Un gouvernement tripartite demeure une option peu judicieuse tant pour le pays que pour l’administration de la Catalogne», a affirmé M. Puigdemont lors de son allocution.

Il a souligné que «la distance entre le PSC et nous n’est guère différente de celle séparant le PP et le PSOE au Congrès». Il a ensuite encouragé l’ERC à une introspection, plaidant pour un «gouvernement solide, d’orientation purement catalane». Il a ajouté : «L’ERC doit sérieusement considérer les conséquences de la désunion et l’absence d’une stratégie commune.» En tout cas, il sera nécessaire de patienter jusqu’à ce que Salvador Illa passe en revue les contacts et tente d’investir. Lors de son discours, il a affirmé : «Les Catalans ont opté pour un nouveau chapitre et je serai leur  Président.» 
 

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