Elections législatives et présidentielle en RDC : Les opposants dénoncent le «chaos» et les «irrégularités»

21/12/2023 mis à jour: 16:30
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La RDC a vécu hier une élection sous très haute tension

Les principaux candidats de l’opposition à la présidentielle en République démocratique du Congo (RDC) ont dénoncé le «chaos» et les «irrégularités» constatés selon eux dans l’élection organisée hier, rapporte l’AFP.
«C’est un chaos total, il n’y a pas d’organisation», a déclaré Martin Fayulu devant la presse après avoir voté dans un bureau de la Gombe, commune de Kinshasa, abritant des institutions et ambassades. 

«Nous attendons que tous les électeurs votent, sinon nous n’accepterons pas ces élections», a ajouté l’opposant, qui affirme que la victoire lui a été volée à l’élection de 2018. Encore une fois, a-t-il accusé, «le désir» de la commission électorale est de «faire passer Félix Tshisekedi», le président sortant, candidat à un second mandat. «La vérité des urnes doit prévaloir et je suis l’homme de la vérité des urnes», a affirmé Martin Fayulu.

Peu après, dans le même centre de vote mais dans un bureau différent, le Dr Denis Mukwege, prix Nobel de la paix 2018 pour son action auprès des femmes victimes de viols de guerre, a estimé que le processus électoral est «émaillé de beaucoup d’irrégularités». «Si nous constatons que ces irrégularités sont énormes, nous n’allons pas accepter que la population soit placée dans une position» de ne pas pouvoir élire ses dirigeants, a-t-il ajouté.

L’homme d’affaires Moïse Katumbi a, quant à lui, voté dans son fief de Lubumbashi, grande ville de la région minière du Katanga (sud-est), dont il a été gouverneur de 2007 à 2015. «Nous avons constaté beaucoup d’irrégularités depuis ce matin dans les bureaux de vote», a-t-il déclaré aux médias, en demandant aux électeurs de «surveiller» les résultats «jusqu’à la fin». 

Près de 44 millions d’électeurs inscrits, sur un total d’environ 100 millions d’habitants, sont appelés à élire hier leur Président, mais aussi leurs députés nationaux et provinciaux et, pour la première fois, leurs conseillers communaux. 

«Candidats de l’étranger»

Autre première, des Congolais de la diaspora doivent voter dans cinq pays (Afrique du Sud, Belgique, Canada, Etats-Unis, France). Plus de 100 000 candidats sont sur les rangs pour les quatre scrutins. 
 

A cette élection présidentielle à un seul tour, le chef de l’Etat, Félix Tshisekedi, 60 ans, au pouvoir depuis début 2019, est candidat à un second mandat face à 18 autres postulants. Son bilan est mitigé, ce qu’il reconnaît, mais il demande cinq ans de plus pour «consolider les acquis». Tout au long de la campagne, il a aussi vilipendé les supposés «candidats de l’étranger», en laissant entendre qu’ils n’étaient pas assez «patriotes» face aux «agressions» dont il accuse en particulier le voisin rwandais. 

Son principal challenger, Moïse Katumbi, a été particulièrement ciblé par ses attaques. 
La période pré-électorale a été empoisonnée par la situation sécuritaire dans l’Est, où les violences armées en cours depuis le milieu des années 1990 connaissent un pic de tension depuis deux ans, avec la résurgence d’une rébellion (le M23). 

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