Elections législatives en Géorgie : Un vote crucial pour l’avenir européen de Tbilissi

27/10/2024 mis à jour: 17:23
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Bidzina Ivanishvili s’adresse aux médias alors qu’il quitte un bureau de vote

Les Géorgiens ont voté hier lors d’élections législatives cruciales pour l’avenir de leur pays divisé entre une opposition pro-européenne et un parti au pouvoir accusé de dérive autoritaire prorusse.


De récents sondages indiquent qu’une alliance inédite de formations d’opposition pourrait vaincre le Rêve géorgien, le parti conservateur du milliardaire Bidzina Ivanichvili, qui tire depuis une dizaine d’années dans l’ombre les ficelles du pouvoir dans cette ancienne république soviétique du Caucase.


Parmi le quatuor de partis d’opposition concernés se trouve le Mouvement national uni de l’ex-président emprisonné Mikheïl Saakachvili, l’ennemi juré de B. Ivanichvili. Mais le résultat de ce scrutin à la proportionnelle pour le renouvellement des 150 sièges du Parlement reste difficilement prévisible. «Cette journée va déterminer l’avenir du pays», a affirmé la présidente pro-européenne, Salomé Zourabichvili, citée par l’AFP en rupture avec le gouvernement, après avoir voté.


Bruxelles a averti que l’issue du vote déterminerait les chances de la Géorgie d’entrer dans l’UE. Ce pays d’environ quatre millions d’habitants a inscrit cette aspiration dans sa Constitution. 

En cas de victoire, l’alliance d’opposition a promis des réformes électorales et judiciaires, et l’abrogation de lois décriées récemment promulguées. Elle envisage de former un gouvernement de coalition puis d’organiser un nouveau scrutin d’ici à un an pour mieux refléter la volonté des électeurs. 

Le Rêve géorgien, au pouvoir depuis 2012, est accusé de s’être embarqué dans une spirale vers un régime autoritaire prorusse et d’éloigner la Géorgie de l’Union européenne et de l’Otan, à laquelle elle ambitionne également d’adhérer. 

Certains de ses dirigeants sont très critiques envers l’Occident. Bidzina Ivanichvili l’a qualifié de «parti mondial de la guerre», qui traiterait la Géorgie, sa victime, comme de la «chair à canon». Ex-République soviétique bordant la mer Noire, la Géorgie reste très marquée par une brève guerre en 2008 avec l’armée russe. A son issue, la Russie a installé des bases militaires dans deux régions séparatistes géorgiennes, l’Abkhazie et l’Ossétie du Sud, dont elle a reconnu l’indépendance unilatéralement proclamée.


«Influence étrangère»

Dans ce contexte, le parti au pouvoir a fait campagne en se présentant comme le seul capable d’empêcher une supposée «ukrainisation» de la Géorgie.


Le gouvernement dit vouloir obtenir les trois-quarts des sièges du Parlement, ce qui lui permettrait de modifier la Constitution et, en vertu de son projet, d’interdire les partis d’opposition pro-occidentaux.
La Géorgie a été secouée en mai dernier par de grandes manifestations contre une loi sur «l’influence étrangère», inspirée d’une législation russe sur les «agents de l'étranger» utilisée pour écraser la société civile.

Bruxelles a gelé dans la foulée le processus d’adhésion de la Géorgie à l’UE, et les Etats-Unis ont imposé des sanctions à des responsables géorgiens.


Autre cause de tensions avec les Occidentaux: la récente promulgation d’une loi restreignant fortement les droits des personnes LGBT+ en Géorgie, un pays de tradition chrétienne orthodoxe où l’hostilité envers les minorités sexuelles reste forte.

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