Elections législatives en Allemagne : Le parti conservateur dévoile son programme

18/12/2024 mis à jour: 08:44
358

Les conservateurs allemands, favoris pour remporter le scrutin législatif de février, ont dévoilé hier un programme résolument à droite, se présentant comme l’antithèse des sociaux-démocrates du chancelier sortant Olaf Scholz, rapporte l’AFP. 

«Notre programme électoral est le contre-projet du gouvernement (sortant,  ndlr) qui a échoué», a affirmé le chef de l’opposition allemande, Friedrich Merz, président du parti CDU, fustigeant la politique de l’ancienne coalition de centre-gauche.  «Continuer comme cela n’est pas une option», a-t-il ajouté, devant la presse à Berlin.

 Sur l’immigration, l’économie, le social ou la sécurité, leurs projets marquent une rupture avec la voie centriste suivie par Angela Merkel, ancienne cheffe de la CDU, pendant ses seize années passées à la tête du pays. Friedrich Merz, qui a pris les rênes de la CDU en 2022 après une carrière d’avocat d’affaires, est donné favori pour accéder à la chancellerie, avec des sondages qui créditent son parti d’une large avance. Il pourrait, selon le scénario le plus probable, former une coalition avec le SPD de Scholz. Le camp conservateur porte une «ligne dure» sur l’immigration, a souligné à ses côtés Markus Söder, président de la CSU, parti frère de la CDU en Bavière. Promettant une politique de «law and order» (la loi et l’ordre), qui ne sera «ni à gauche, ni woke, ni genrée», M. Söder a appelé les électeurs qui seraient tentés par l’extrême droite à ne pas voter pour l’AfD, crédité actuellement de la deuxième place dans les sondages. «Ce n’est pas une alternative», a-t-il dit. 

Pour relancer la première économie européenne, menacée de récession pour la deuxième année consécutive, les conservateurs veulent que «travailler dur vaille à nouveau la peine», promettant des baisses d’impôts pour les actifs et ceux qui gagnent le plus. Ils veulent en revanche supprimer l’allocation citoyenne (Bürgergeld, ndlr), l’une des grandes réformes sociales du gouvernement de Scholz afin de remettre au travail ceux qui la perçoivent et réduire ainsi le nombre des bénéficiaires. 

S’opposant clairement à un assouplissement des règles d’endettement prôné par le chancelier Olaf Scholz pour faire des investissements afin de relancer l’économie, Markus Söder a mis en garde : «Les dettes ne sont pas une potion magique avec laquelle les problèmes se règlent.» Les conservateurs plaident pour un maintien du frein à la dette, mécanisme ancré dans la Constitution qui plafonne les nouvelles dettes. Les sociaux-démocrates veulent en revanche le réformer.

Copyright 2024 . All Rights Reserved.