Le parti d’opposition Inkatha Freedom Party a lancé, hier, de manière spectaculaire sa campagne, en vue des élections générales du 29 mai en Afrique du Sud, en rassemblant une foule immense de partisans dans un stade de Durban, au coeur du pays zoulou, sa base électorale, rapporte l’AFP.
C’est la première fois que le parti nationaliste, arrivé 4e aux dernières élections générales en 2019, participe à une élection nationale depuis la mort, en septembre, à 95 ans de son président-fondateur Mangosuthu Buthulezi, qui a dirigé le mouvement d’une main de fer pendant plus de 40 ans. Et il doit faire face à de nouveaux défis dans la province du KwaZulu-Natal, la plus peuplée du pays et fief historique de l’ANC, au pouvoir sans interruption depuis 1994. Le premier parti d’opposition, l’Alliance démocratique (DA), y fait des incursions et l’ancien président Jacob Zuma (2009-2018), qui a rallié un nouveau parti, compte une base encore puissante dans cette région où il est né. Lors des élections de 2019, l’Inkatha Freedom Party a obtenu 14 sièges à l’Assemblée nationale qui en compte 400. Dans l’assemblée provinciale, il est toutefois l’opposition officielle au Congrès national africain (ANC).
Plusieurs partis d’opposition sont tentés de former une alliance pour détrôner l’ANC s’il tombe en dessous de 50% au niveau national, et un IFP même en perte de vitesse pourrait s’avérer influent dans les tractations post-électorales. L’enjeu est de taille car, trois décennies après l’avènement de la démocratie et la fin de l’apartheid, l’ANC pourrait perdre sa majorité pour la première fois. Le parti de Nelson Mandela est depuis des années éclaboussé par les scandales de corruption et voit son hégémonie de plus en plus contestée, dans un contexte de chômage endémique et d’inégalités toujours plus grandes.
Le parti demeure, toutefois, une redoutable machine électorale et peut encore compter sur le soutien de nombreux Sud-Africains qui se souviennent avec fierté de son rôle crucial dans la lutte contre le régime
ségrégationniste.