Les états-majors des partis redoublent d’activités et intensifient leurs déplacements sur le terrain pour battre le rappel de leurs troupes, à deux semaines de la convocation du corps électoral.
L’élection présidentielle du 7 septembre prochain remet du mouvement dans le statu quo qui frappait des années durant la classe politique. Les états-majors des partis redoublent d’activités et intensifient leurs sorties sur le terrain pour battre le rappel de leurs troupes, à deux semaines de la convocation du corps électoral. Ce week-end a été particulièrement dense en activités partisanes.
Plusieurs chefs de parti ont animé des rencontres ou des meetings autour de cette échéance électorale majeure. Ainsi, il y a ceux qui se sont penchés sur l’officialisation de leur participation et ceux qui ont déclaré leur soutien à un candidat en dehors de leur formation. Il y a bien évidemment les candidats déjà déclarés qui fignolent leur stratégie de campagne et qui multiplient les sorties sur le terrain à la rencontre des citoyens, des animateurs de la société civile ou encore d’opérateurs économiques.
Jamais la scène politique nationale n’a connu une telle effervescence depuis la pandémie de la Covid-19. Chaque parti a ses objectifs propres. Et la majorité d’entre eux accordent un intérêt particulier à cette présidentielle qui intervient dans un contexte géopolitique des plus tendus, caractérisé par la poursuite du massacre de la population de Ghaza sous le regard impuissant, quand il n’est pas complice, de la communauté internationale.
Coalition présidentielle
C’est dans ce contexte très sensible tant au niveau régional qu’international que certains partis optent pour la continuité, en appelant le président Abdelmadjid Tebboune à briguer un second mandat. Parmi ces partis, il y a le Rassemblement national démocratique (RND) de Mustapha Yahi qui a déclaré, hier à partir de Mila, que sa formation «soutiendra le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, pour la poursuite du processus de réformes profondes que connaît l’Algérie nouvelle».
«Ce soutien, a précisé M. Yahi, émane de la conviction du parti que l’actuelle phase requiert que le prochain président de la République soit un homme de consensus national autour de qui se mobiliseront les Algériens pour une Algérie forte et respectée». Il a ainsi lancé un appel au peuple algérien pour «voter massivement lors de l’élection présidentielle du 7 septembre prochain afin de préserver la sécurité, la stabilité et les acquis obtenus depuis 2019 et repousser les menaces et machinations derrière lesquelles se dressent les forces du mal et les collaborateurs des sionistes».
Le mouvement El Bina du malheureux candidat à la présidentielle de décembre 2019, Abdelkader Bengrina, a également décidé de jouer, cette fois-ci, la carte du soutien au président sortant qu’il a d’ailleurs invité à se présenter pour la présidentielle du 7 septembre. «Le conseil a décidé, après un examen approfondi de toutes les consultations menées avec les partis politiques, les acteurs de la société civile, les syndicats et les élites nationales, de plébisciter à l’unanimité la candidature du président de la République, Abdelmadjid Tebboune, à la prochaine élection présidentielle, pour un nouveau mandat», a affirmé M. Bengrina.
Le mouvement El Bina a expliqué que «cette décision procède de l’engagement du mouvement à garantir la préservation des constantes nationales et à poursuivre le projet d’édification de l’Algérie nouvelle et de ses institutions, dans le cadre de la Constitution et des lois de la République, outre le renforcement du front interne et la consolidation de l’unité nationale face aux différents défis internes et externes».
De son côté, le Front de libération nationale (FLN) est sur la même trajectoire que le RND et El Bina. Le discours adopté depuis quelques semaines par son premier responsable, Abdelkrim Benmbarek, laisse peu de doutes sur le soutien du FLN à la candidature de Tebboune pour un second mandat. Le parti Front El Moustakbal de Fateh Boutbig n’a pas encore officialisé la forme que prendra sa participation déjà déclarée au scrutin du 7 septembre.
Cela même si tout porte à croire qu’il est, lui aussi, dans la logique du soutien au président Tebboune. Les quatre partis susmentionnés, à savoir le RND, El Bina, le FLN et le Front El Moustakbal, ont formé, jeudi, une alliance présidentielle. Ils ont affirmé qu’ils partageaient «des dénominateurs communs et des objectifs clairs visant à réaliser un consensus national pour protéger les intérêts du peuple et appuyer toutes les démarches participant de l’édification d’une Algérie forte».
Le poids de la géopolitique
Candidate à la présidentielle, la secrétaire générale du Parti des travailleurs (PT), Louisa Hanoune, a fortement investi le terrain ces dernières semaines. Ce week-end, elle a présidé une réunion des militants du bureau de la wilaya d’Alger consacrée aux résultats des réunions du Comité central et du Conseil national du parti.
Lors de son intervention, Mme Hanoune a qualifié la présidentielle du 7 septembre de «scrutin décisif au regard des enjeux régionaux et internationaux, à leur tête l’intensification des efforts pour soutenir le peuple palestinien et défendre sa résistance».
Elle a ainsi exhorté les membres du conseil national et du comité central à mettre en place un programme électoral définissant «les objectifs à atteindre». «Le parti prend ses responsabilités dans le contexte international et régional périlleux pour les nations et les peuples et qui affecte l’Algérie», a-t-elle relevé, précisant que la participation de son parti «a vocation d’ouvrir des perspectives réelles pour la nation à travers la mobilisation à grande échelle pour défendre son programme».
Le Mouvement de la société pour la paix (MSP) a, quant à lui, décidé d’investir son président Abdelaali Hassani Chérif comme candidat à la présidentielle. «Le conseil national de la choura du Mouvement de la société pour la paix, tenu les 24 et 25 mai au Palais des expositions sur l’élection présidentielle du 7 septembre 2024, «a décidé à la majorité de la participation du Mouvement à cette élection en proposant la candidature de son président, Abdelaali Hassani Cherif, à cette échéance», a affirmé le MSP dans un communiqué. Cette décision n’a pas été sans susciter des critiques notamment de l’ancien président du parti Abderrezak Makri qui, visiblement, nourrit encore une ambition présidentielle.