Élection présidentielle du 7 septembre 2024 : Hassani Cherif et Aouchiche déposent des recours auprès de la Cour constitutionnelle

11/09/2024 mis à jour: 20:06
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Le FFS s'est dit inquiet de l'absence de transparence et du flou qui ont entaché l'annonce des résultats de la présidentielle - Photo : D. R.

Le FFS exige, comme le MSP, l’ouverture d’une enquête pour faire la lumière sur ce qu’il qualifie de «graves dérives».

Les contestations des résultats provisoires de l’élection présidentielle du 7 septembre se poursuivent sur la scène politique algérienne. Abdelaali Hassani Cherif, candidat du Mouvement de la société pour la paix (MSP), et Youcef Aouchiche, représentant du Front des forces socialistes (FFS), ont déposé chacun un recours auprès de la Cour constitutionnelle pour contester les résultats provisoires annoncés par l’Autorité nationale indépendante des élections (ANIE).

Dès hier matin, Hassani Cherif, sortant de l’institution judiciaire, a expliqué son action en dénonçant des divergences importantes entre les résultats officiels annoncés par l’ANIE et les preuves en sa possession. «Nous avons des preuves juridiques solides et des éléments tangibles qui montrent que les résultats annoncés sont en contradiction avec l’ensemble des données», a-t-il déclaré.

Selon lui, les procès-verbaux obtenus des délégations locales révèlent des écarts flagrants avec ceux de l’ANIE. Ces incohérences concernent également les taux de participation, calculés différemment selon les sources. Il précise : «Les résultats inscrits dans les procès-verbaux ne correspondent pas, et les procès-verbaux que nous avons pu obtenir des délégations locales sont en désaccord avec les résultats de l’ANIE.»

Il a également affirmé que le pourcentage final de participation pourrait être calculé différemment à partir du corps électoral, suggérant ainsi des «anomalies» dans les chiffres présentés. Appelant à une «enquête approfondie» sur les résultats provisoires, il n’a pas hésité à qualifier ces derniers de «farce qui ne sert pas la stabilité de l’Algérie».

Convaincu de la légitimité de son recours, Hassani Cherif a affirmé que cela va au-delà de son propre sort en tant que candidat. «C’est une justice pour la nation avant d’être une justice pour les candidats», glisse-t-il. Le candidat du MSP estime par ailleurs que l’ANIE a elle-même admis, après le communiqué commun des directeurs de campagne des trois candidats à l’élection présidentielle, que les résultats publiés n’étaient pas «conformes à la réalité».

Son recours, déposé dans les délais légaux (dans les 48 heures après l’annonce des résultats), est accompagné d’un tableau comparatif détaillé et d’une série de notifications qu’il présente comme autant de «preuves des incohérences».

«Faux chiffres»

De son côté, Youcef Aouchiche, candidat du FFS, a saisi la Cour constitutionnelle dans l’après-midi. Dans un communiqué, il s’est dit inquiet de «l’absence de transparence et le flou qui ont entaché l’annonce des résultats provisoires». «Cela, écrit-il dans le communiqué en question, met le pays dans une situation inconfortable, voire dangereuse.»

Il va même plus loin en accusant certains bureaux de vote d’avoir gonflé les scores de manière démesurée et en pointant du doigt l’implication de l’administration locale, en violation des principes d’impartialité. «Même si nous ne nous faisions pas trop d’illusions quant aux conditions de l’organisation d’une élection libre et transparente, annoncer des faux chiffres qui ne correspondent même pas aux PV remis par les centres de vote aux représentants des candidats et détourner ainsi les suffrages exprimés, c’est tout simplement tourner le dos à la volonté populaire.

C’est le cas aussi de gonfler les scores dans plusieurs bureaux de vote d’une manière défiant tout entendement, où l’administration locale a fait preuve d’excès de zèle et d’une flagrante partialité alors que la loi interdit formellement aux représentants de l’Etat de se mêler de l’organisation de l’élection», peut-on ainsi lire dans le communiqué du FFS, qui impute à l’ANIE l’entière responsabilité de ce qu’il nomme de «graves dérives qui compromettent l’élection», et qui rappellent, selon la même source, «les pires pratiques en la matière».

Le FFS exige, comme le MSP, l’ouverture d’une enquête pour faire la lumière sur ce qu’il qualifie de «graves dérives». «Il faut que toutes les mesures nécessaires soient prises pour éviter que ce genre de pratiques se reproduise à l’avenir et pour garantir la sincérité des futures élections, ce qui est à même d’augmenter leur crédibilité et convaincre les citoyens de participer davantage à la vie politique», assène le FFS.

Dans son communiqué, le parti déplore également la faible participation électorale, qu’il attribue aux discours «nihilistes» et «populistes» de «certains responsables politiques», tant dans l’opposition que dans les cercles du pouvoir.

«Malheureusement, soulignent les rédacteurs du communiqué, l’environnement général dans lequel s'est tenue cette élection n’a pas encouragé une forte participation», imputant également les raisons de l’abstention à «des parties de l’opposition comme du pouvoir» qui auraient, selon les dires du parti, «œuvré tout au long du processus électoral à décourager les concitoyens de se rendre aux urnes à travers des discours nihilistes et populistes, sans parler des bouffonneries de certains». 
 

 

 

 

 

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