Joe Biden a été accueilli lundi par une longue et assourdissante ovation à la convention démocrate à Chicago, où il est venu passer le flambeau à Kamala Harris, en appelant à «préserver» la démocratie, a rapporté hier l’AFP.
«Nous menons une bataille pour l’âme même de l’Amérique», a-t-il clamé, reprenant l’une des expressions emblématiques de sa présidence. «Nous sommes éternellement reconnaissants» envers un «incroyable» Président, a dit auparavant Kamala Harris, lors d’une brève apparition surprise, en solo, à la convention. Le discours de Joe Biden avait été d’emblée placé sous le signe de l’émotion.
Pour le président de 81 ans, il y a dans ce débordement d’affection quelque chose de certainement émouvant, mais aussi d’assez cruel. Après tout, il y a un mois à peine, il pensait encore recevoir l’investiture de son parti.
Les démocrates s’attendaient à faire campagne sans passion pour le président octogénaire, embourbé dans les sondages. Mais voilà qu’après son incroyable retrait le 21 juillet, ils se prennent à rêver à nouveau d’une victoire grâce à leur candidate de 59 ans. Donald Trump, qui a prévu des déplacements dans plusieurs Etats décisifs cette semaine, a commencé lundi par la Pennsylvanie.
L’ancien président républicain a attaqué les projets «communistes» de Kamala Harris et avancé sans aucune preuve qu’elle aurait monté un «putsch» contre Joe Biden. Hillary Clinton, candidate malheureuse face à Donald Trump en 2016, a toutefois rappelé à Chicago que rien n’était gagné.
«Ne vous laissez pas distraire. Ne soyez pas trop contents de vous », a dit l’ancienne secrétaire d’Etat, qui était donnée favorite face à Donald Trump, dans un discours vigoureux. Comme à Joe Biden, la soirée a dû lui laisser un goût doux-amer.
Hillary Clinton, qui voulait devenir la première présidente des Etats-Unis, a appelé à briser pour de bon «le plus haut, le plus dur « plafond de verre» en votant pour Kamala Harris. L’avance prise sur Donald Trump par Kamala Harris dans la majorité des sondages reste dans la marge d’erreur statistique.
Donald Trump domine le parti républicain, malgré sa condamnation historique dans une affaire pénale et les poursuites dans plusieurs autres. Il reste adulé par sa base, encore plus depuis la tentative d’assassinat dont il a été victime en juillet.
«Je suis prêt à servir»
Par ailleurs, le patron de Tesla, SpaceX et X, Elon Musk, s’est dit hier prêt à rejoindre un gouvernement Trump, si ce dernier était réélu président des Etats-Unis, en novembre prochain.
Une réponse à Donald Trump qui, quelques heures plus tôt, avait une fois de plus affiché sa proximité del’homme le plus riche du monde, évoquant l’idée de le recruter dans son équipe de conseillers, voire au sein d’un futur gouvernement.
«Je suis prêt à servir», a écrit Elon Musk dans un post sur X, la plateforme qu’il a rachetée fin 2022, partageant une photo générée par IA de lui-même devant un pupitre où figure la mention «Département de l’efficacité gouvernementale», le tout avec un drapeau américain en arrière-plan.
Une manière d’accepter la proposition de Trump, pour celui qui semble déjà ravi de s’imaginer au sein d’un gouvernement républicain. Et pour cause : confier des responsabilités politiques à Musk, c’est un grand oui pour Trump, qui l’a confirmé dans une interview à Reuters.
«C’est un homme très intelligent. Je le ferais certainement. C’est un homme brillant», a affirmé l’ancien Président. Mi-juillet, le chef d’entreprise de 53 ans a pour la première fois affiché publiquement son soutien à Donald Trump, au lendemain de la tentative d’assassinat contre le candidat républicain lors d’un meeting.
Alors que Donald Trump n’avait rien publié sur X depuis près d’un an, il a fait son grand retour sur le réseau social lundi 12 août, avec une série de vidéos. Un moyen de tenter de relancer sa campagne sur un réseau bien plus en vogue que Truth Social, alors qu’il est à la peine dans les sondages.
Mais aussi d’augmenter le trafic sur X, en grande perte de vitesse depuis le rachat par Elon Musk et les nombreux changements opérés par celui-ci. Dans le 13 août, les deux hommes sont même allés plus loin en organisant un échange en direct sur X, Elon Musk s’essayant à l’interview politique.
L’ancien Président en a profité pour vanter les mérites des voitures Tesla produites par son nouvel ami milliardaire, une manière, peut-être, de le remercier pour un soutien qui se fait de plus en plus appuyé, à trois mois seulement des élections.