Le ministre de l’Education nationale a annoncé, hier, que l’enseignement de l’anglais et tamazight sera généralisé davantage durant l’année scolaire prochaine. L’annonce a été faite dans le lot d’autres annonces et engagements faits par Abdelhakim Belabed, lors d’une cérémonie organisée hier à l’occasion de la célébration de Youm El Ilm, la Journée du savoir.
Deuxième langue étrangère enseignée dans le pays, la langue anglaise est depuis le début de l’année scolaire en cours dispensée aux élèves à compter de la troisième année du primaire. L’année prochaine, les cours se retrouveront, en toute logique, en quatrième. Deux «promos» d’élèves recevant l’enseignement de la langue au primaire seront donc l’année prochaine à l’école, avec ce que cela suppose comme aménagements pédagogiques et personnels à mobiliser.
Pour rappel, l’enseignement de l’anglais dès les premières années de scolarisation, position réservée jusqu’ici au français, avait été décidé l’année dernière par les hautes autorités du pays. Le ministère de l’Education nationale a dû lancer une importante campagne de recrutement, qui a vu l’engagement de quelque 5000 enseignants contractuels, pour assurer le plan de charge pédagogique dans plus de 20 000 établissements concernés à travers le pays.
Des programmes de formation accélérée ont été par ailleurs menés en direction des postulants retenus. Des enseignants se sont vus chargé d’assurer des cours dans plus d’une école pour pallier au manque d’effectif, rapportent les syndicalistes du secteur. Mais le pari est tenu, selon les responsables de l’Education. L’arrivée de la deuxième vague d’élèves recevant l’enseignement fait peser un nouveau défi sur le département, puisque la population scolaire concernée sera au moins doublée.
On ne sait pas pour l’heure si un autre programme de recrutement sera lancé pour renforcer le personnel affecté, mais la «généralisation», annoncée par le ministre de l’Education, pourrait difficilement s’en passer logiquement.
Abdelhakim Belabed a, par ailleurs, annoncé la généralisation de l’enseignement de tamazight. Là également, le ministre n’a pas donné de détails sur la question. Si l’enseignement de la deuxième langue nationale et officielle du pays piétine sur le terrain, estime en substance le Haut-Commissariat à l’amazighité (HCA), c’est parce que l’enseignement de tamazight est toujours facultatif à l’école.
Aussi plaide-t-il pour que «tamazight devienne une matière scolaire comme les autres», soit bénéficiant du caractère obligatoire. «Le temps est venu d’élaborer un plan national clair pour généraliser l’enseignement de tamazight graduellement et sans précipitation. Il s’agit également de renforcer les contingents d’enseignants dans les trois paliers de l’enseignement scolaire, primaire, moyen et secondaire», avait, entre autres, proposé l’institution présidée par Hachemi Assad, lors d’une rencontre tenue sur le sujet avec le ministère de l’Education en janvier dernier.
Les propos de Abdelhakim Belabed laissent penser que les choses ont évolué dans le bon sens depuis, puisque le cap «généralisation» est maintenu.