Économie : Le climat accentue l'inflation mondiale

17/08/2023 mis à jour: 01:51
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N. B. et Agences 

«Ce que l’on pense de l’inflation mondiale, c’est qu’il peut être assez difficile de la faire baisser», a affirmé hier le président du fonds souverain norvégien, Nicolai Tangen affichant un ton pessimiste. Le changement climatique figure aujourd’hui comme une nouvelle cause maintenant le niveau de l’inflation à son plus haut estime ce responsable.

Présentant les résultats semestriels du plus gros fonds souverain au monde (1332 milliards d’euros), Nicolais Tangen a indiqué que «le renchérissement de l’huile d’olive, des pommes de terre, du bœuf et de toutes ces choses nourrit l’inflation, mais ce qu’il y a de nouveau, c’est que le climat affecte la productivité». Il cite à ce titre les difficultés pour les agriculteurs en Europe de travailler cet été à cause des températures élevées en milieu de journée, ou encore les intempéries toujours plus intenses qui freinent l’activité touristique.

Le relèvement des taux directeurs par les banques centrales n’a pas suffit à contenir l’inflation demeurant élevée dans la quasi-totalité du globe. De Washington à Francfort, les banques centrales peinent à contenir les poussés inflationnistes. Le climat est seul maître à décider des tendances économiques actuelles. «Les boutiques sont vides… On ferme des pans de la société pendant certaines périodes à cause du climat», a regretté le même responsable.

Le mois de juillet dernier a été classé, par l’agence européenne Copernicus, comme le plus chaud jamais enregistré sur terre ; de nombreux incendies se sont d’ailleurs déclarés dans différentes contrées du globe, emportant de grandes surfaces forestières.

Evoquant les tendances commerciales internationales, Tangen a souligné l’apparition du «nearshoring» ou le rapprochement de la production des biens des marchés de consommation. Cette tendance a pris le pas sur la mondialisation, ce qui a un effet de renchérissement sur les coûts de fabrication.

Le fonds souverain norvégien est alimenté par les revenus pétrogaziers, mais impose des exigences en matière de respect du climat. Il collecté pas moins de 1501 milliards de couronnes (131 milliards d’euros) au premier semestre, soutenu par les valeurs technologiques en hausse. Le fonds détient des parts dans plus de 9000 entreprises et contrôle quelque 1,5% de la capitalisation boursière mondiale.

L’engouement des investisseurs pour l’intelligence artificielle fait le bonheur du fonds avec une part de 788 mds de couronnes grâce à Apple, Microsoft et Nvidia. «L’intelligence artificielle va tout changer… On va devenir beaucoup plus efficaces, on échappera à plein de tâches ennuyeuses et on pourra se concentrer sur les plus marrantes», souligne Tangen en vantant l’intelligence artificielle qui, dit-il,  permettra de ne plus travailler cinq jours par semaine mais trois. 

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